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Vous avez vu tous les reportages de Nat Geo et d’Arte sur le sujet et voilà… Ca y est ! Vous êtes décidés : vous partez en Iran ! C’est génial, félicitations ! Mais concrètement, au moment de préparer son voyage, on se questionne… Comment s’habiller ? Quel budget faut-il prévoir ? Faut-il s’assurer ? Comment se déplacer dans le pays ? Et pour le logement, peut-on dormir chez l’habitant ou en Couchsurfing ?
Pas de stress, voici un petit retour d’expérience sur notre voyage au pays des perses.

Comment s’habiller en Iran

L’Iran est un pays grand comme trois fois la France ! On y trouve, au choix, des montagnes de plus de 5000m, des forêt tempérées, des plages et îles tropicales dans le golfe persique et moins tropicales dans la mer Caspienne, et des déserts, beaucoup de déserts (dont le désert de Lut dans la province de Kerman, qui est l’un des déserts les plus chauds du monde avec une température record de 52,5°C pour 74°C en température ressentie !).

Alors comment s’habiller dans tout ça ?
Tout dépend de votre parcours et de la saison de votre visite. La meilleure période pour visiter l’Iran se situe durant les mois de Mars, Avril et Mai, en plein printemps. La température y est plus clémente, mais déjà bien chaude.
Selon votre parcours, vous aurez plus ou moins besoin de vous couvrir. Si vous prévoyez de monter dans le nord-ouest ou nord-est du pays, zones principalement composées de montagnes, alors une couche chaude type polaire et un coupe vent étanche sont recommandés durant le printemps. En revanche si vous allez dans le sud du pays, attendez vous à des températures dépassant les 40°C (nous avons eu 43°C à Kerman fin avril). De manière générale durant le printemps, les températures avoisinent les 30°C dans les zones touristiques de Esfahan, Yazd, Shiraz ou Téhéran.

La tenue vestimentaire que nous avons porté la plupart du temps durant notre séjour en Iran
La tenue vestimentaire que nous avons porté la plupart du temps durant notre séjour en Iran

Pour les filles, Mariette vous en dis plus dans son article dédié à vous mesdames

Et pour le camping ?
Là, prévoyez du chaud ! Nous avons campé dans le désert entre Esfahan et Yazd et dans les montagnes de la région d’Alamut. Dans les deux cas, même avec des duvets chauds (confort à 0°C, extrême à -15°C) nous avons eu un chouilla froid. Les nuits sont très fraiches dans le désert, et les montagnes sont des montagnes, pas la peine de vous faire un dessin !
Autre conseil camping : vous prévoyez de camper dans le désert ? Emportez une tente auto-portée… Essayez donc de planter et tendre une tente avec des sardines dans le sable, vous m’en direz des nouvelles 🙂

L’argent en Iran

En Iran, officiellement, on compte en Rial. Un Euro vaut, à l’heure où nous écrivons ces lignes, 35 445,70IRR. Pas mal non ? Vous allez vite être millionnaire ! On trouve sur le marché des billets de 5000, 10 000, 20 000, 50 000, 100 000 et 500 000. Les billets de 500 000 ne sortent généralement que des banques ou des bureaux de changes et sont rarement utilisés dans les commerces hors hôtels ou restaurants. Il est quasiment impossible d’ailleurs de payer le taxi ou le bus avec par exemple. Prévoyez donc de nombreux emplacements à billets dans votre paquetage car vous allez vite entasser des liasses de billets de 50 000 et 100 000 !

Attention, les iraniens ne changent pas les Rial au taux international. En avril 2017, 1€ valait 40000IRR sur place. Vous êtes donc gagnant au moment du change et allez récupérer quelque millions en plus. Si vous changez une grosse somme, la manœuvre vaut le coup. En changeant un paquet de cash en commun avec un couple d’amis, nous avons récupéré 140€ grâce au taux de change !
En revanche, faites attention à la manip dans l’autre sens ! Il arrive que certains guides vous propose une excursion avec un prix en Euros. Le réflexe est donc de lancer son appli XE et de faire la conversion avec le taux officiel. Mais au moment de payer, il vous demandera le tarif changé au taux local !
Attention aussi au change à Téhéran. N’échangez sous aucun prétexte votre argent dans la rue, les vendeurs vous refourgueront à coup sur des faux billets !

Mais avec tous ces chiffres c’est bien compliqué, alors les iraniens ne comptent non pas en Rial, mais en Toman. Le Toman est l’ancienne monnaie de l’Iran. Sa valeur est 10 fois inférieure au Rial. Il suffit donc de tout diviser par 10 (puis par 4000 pour retrouver le prix en Euro). Faites donc attention lorsqu’on vous annonce un prix, si vous avez un doute, demandez si c’est en Rial ou en Toman.
Certains vendeurs raccourcissent carrément encore les chiffres et vous parlent seulement des décimales. Par exemple « Combien coute ceci ? »  » 8 ! ». Dans ce cas précis, demandez plus de précisions pour éviter les incompréhensions !!!

Dernière chose : ne changez pas TOUT votre cash en arrivant ! S’il vous reste des Rials à la fin du voyage, bon courage pour les faire échanger en rentrant en France ! L’Iran étant financièrement isolé du reste du monde depuis les sanctions et les blocus américains, personne ne peut effectuer d’échanges bancaires avec eux. C’est donc pour cela que vous aurez certainement du mal à récupérer vos euros une fois rentrés en France, et que vous ne pourrez pas utiliser vos cartes Visa ou Mastercard ou tout autre carte de crédit lorsque vous serez en Iran.

Assurez vous !

On ne le dira jamais assez : assurez-vous, bon sang de bois ! Quelque soit votre destination, tout peut arriver durant un voyage.

Mais en Iran il est d’autant plus important d’avoir une bonne assurance qui prends notamment en charge le rapatriement en cas de soucis, car si l’Iran a de très bon médecins, les frais d’hospitalisation peuvent en revanche être très importants. Étant donné les restrictions bancaires et les budgets limités à votre stock de cash, il vaut mieux être couvert et se faire rapatrier en cas de besoin.

Nous avons eu un cas concret durant notre séjour. Un jeune belge que nous avons rencontré près de Shiraz nous a accompagné durant une randonnée en montagne. Un accident est arrivé et un très gros rocher lui est tombé sur le pied. Coincé en pleine montagne avec le pied gros comme un ballon de handball ! Hormis le fait que nous ayons mis plus de 4 heures à redescendre, notre jeune belge a dû aller passer une radio à l’hôpital de Shiraz et s’est retrouvé avec une triple fracture du pied. Sans assurances, je vous laisse imaginer dans quel pétrin il aurait été !

Pour notre part, nous avons choisi de nous assurer chez Chapka Assurance, avec qui nous nous étions déjà assurés lors de notre voyage de 8 mois à pied le long du Mékong entre la Chine et le Vietnam. L’avantage ? Au delà du tarif très attractif, les conditions et garanties sont vraiment top, et ils couvrent toutes les activités sportives considérées à risque (pour nous, la randonnée en montagne, ou la plongée sous-marine par exemple)

Budget et déplacements internes

L’Iran coute cher. Ce n’est pas un voyage « cheap » comme on peut le penser. Bien que l’avion soit très abordable si on le réserve à l’avance (nous avons payé 430€ aller-retour pour 2 personnes !), sur place les frais peuvent vite augmenter.

Nous avons dépensé environ 800€ sur place pour 2 personnes durant 3 semaines. Sans compter les nuit d’hôtel ! Ces 800€ comprennent essentiellement la nourriture, les transports, et les « à côtés » ou autres petites dépenses.

Mais alors qu’est ce qui coute cher en Iran ? Les nuits d’hôtel, pardi ! Elles sont très chères… Une nuit à Téhéran peut facilement couter entre 80 et 150 Euros pour un hôtel bon marché. A Shiraz, nous avons payé 62€ pour une nuit, mais avons pu partager la chambre à 4 après négociations avec le patron. Ailleurs nous avons toujours vu des hôtels dans ces prix là. Il y a cependant quelques hôtels maintenant qui commencent à proposer des dortoirs avec des prix plus accessibles (autour de 15€/n/p.)

La nourriture coute relativement peu cher si l’on sait dénicher les bons restos. Demandez où mangent les locaux, les iraniens seront ravis de vous montrer le chemin de petites gargottes cachées dans des lieux improbables où vous serez la plupart du temps les seuls occidentaux. Vous y mangerez en plus des choses peut être plus variées que l’éternel kebab qui est servi à tous les touristes. Comptez 150 000 IRR (3,75€) maximum pour un plat bon marché. Rajoutez 10 000IRR pour une boisson, et vous voilà refait pour 4€ ! Au delà de ce tarif, le repas reste bien évidemment accessible, mais vous n’êtes plus dans la tranche basse, et la nourriture ne sera pas forcément meilleure.

Niveau transport, vous avez l’embarras du choix. Il semble que les vols intérieurs ne soient pas cher selon les conversations que nous avons eu avec d’autres touristes. Mais n’en ayant pas prit nous même, nous n’en parlerons pas ici.
Le train de nuit est un moyen plutôt économique de voyager en Iran, à condition que vous acceptiez de dormir en couchette. D’une part vous économiserez une nuit d’hôtel, et d’autre part les billets ne sont pas très chers ! Nous avons par exemple payé 700 000IRR/p (17,5€) pour un trajet de Téhéran à Kerman qui se trouve à l’autre bout du pays !

Dans notre compartiment de train couchette entre Teheran et Shiraz
Dans notre compartiment de train couchette entre Teheran et Shiraz

Les bus VIP permettent de voyager de jour comme de nuit, dans des conditions moins bonnes que le train mais toujours acceptables. L’avantage : le coût ! Par exemple, le trajet de nuit entre Shiraz et Isfahan nous a couté 360 000IRR (9€). Attention, comme au Myanmar, il y a un piège : la clim marche à fond dans le bus ! Prévoyez des polaires ou autre couches chaudes, voire votre sac de couchage si vous êtes frileux(se).

Les taxis peuvent être un bon moyen de se déplacer en ville. Il existe 2 types de taxis : les verts et les jaunes. Non, je déconne, il n’y a pas de différence entre les deux. En revanche il existe des taxis partagés et des taxis où vous êtes seuls. Attention aux taxis à la sortie des gares routières ou ferroviaires, ils peuvent gonfler leurs tarifs (voir même beaucoup gonfler !) et être agressifs pour vous pousser à monter dans leur taxis ou parce que vous refusez une course. Dans tous les cas, il y aura toujours un prix pour les locaux et un prix plus élevé pour vous, sauf si vous prenez le taxi là où il y a un guichet officiel. Il y a aussi dans la plupart des cas un bus de ville quelque part pas trop loin pour vous amener là où vous le souhaitez. Il y a  même un réseau de métro bien développé à Téhéran qui s’avère très pratique et climatisé !
Certaines zones touristiques ne peuvent en revanche se visiter qu’en taxi. C’est le cas notamment de la vallée d’Alamut où se trouve le château des assassins. Dans ce cas les taxis sont plus des guides que des chauffeurs, et il vaut mieux remplir la voiture pour optimiser les coûts
Les prix dépendent de plusieurs facteurs : l’endroit où vous êtes, la distance à parcourir, et la tête de la route. Un portion de 20km en montagne peut couter 300 000IRR alors qu’une portion de 100km sur « autoroute » ne va couter que 100 000IRR. Dans le cas de la vallée des assassins nous avons payé 800 000IRR, soit 200 000IRR par personne pour 8h de taxi sur la journée !

Si vous voyagez hors groupe organisé, il est possible et intéressant de louer les services d’un guide à la journée. Pour aller passer une nuit dans le désert, ou voir des jardins et palais situés hors de la ville. En plus de vous faire visiter les monuments avec des informations culturelles (si vous avez un bon guide), ils vous emmènerons bien souvent dans des petites gargotes où les groupes ne vont pas et que vous n’auriez pas trouvé seuls. Ils seront aussi à votre écoute et vous guiderons selon vos envies. Nous avons par exemple utilisé un guide pour nous emmener camper dans le désert à Varzaneh depuis Esfahan et pour qu’il nous conduise jusqu’à Yazd le lendemain tout en nous faisant visiter certains sites hors de la ville. Nous avons également passé plusieurs jours enrichissants à Kerman avec Arash qui nous a commenté toute l’architecture de la ville et montré le désert de Kalout.
Comptez 50€ la journée pour le guide plus environ 8000IRR/km parcouru en voiture, plus les coûts d’entrée des différents monuments que vous visitez. Il est donc clairement intéressant de se grouper avec d’autres touristes et de remplir le véhicule du guide si possible afin de partager la note à la fin de la journée.

Le Couchsurfing

Si vous n’avez pas encore entendu parler de ce phénomène international très répandu, prenons le temps de résumer en deux mots le concept : Couchsurfing est un réseau mondial d’hébergement gratuit chez l’habitant. On ouvre son canapé ou sa chambre d’amis à l’ensemble des inscrits, en échange de quoi on peut demander à l’ensemble de la communauté un hébergement lors de nos voyages.

Cette pratique offre, au delà d’un hébergement gratuit permettant aux petits budgets de découvrir le monde, un excellent moyen de voyager et de rencontrer de nouvelles personnes. Le contact avec les habitants des pays du monde est certainement le meilleur angle pour découvrir réellement la culture locale. Mais bien que la pratique du Couchsurfing soit mondialement répandue et entrée dans les mœurs de beaucoup de cultures, il est certaines destinations où ce n’est pas aussi simple… L’Iran fait partie de celles ci.

En effet, officiellement, le Couchsurfing est formellement interdit en Iran. Pourtant il est pratiqué en masse par la jeune génération qui n’hésite pas à braver certaines règles imposées par leur gouvernement. Il est donc facile de trouver des « hosts » en Iran et de voyager plusieurs semaines sans passer une seule nuit à l’hôtel !
MAIS… Hélas oui il y a toujours un mais. Le Couchsurfing étant interdit en Iran, les personnes acceptant de vous héberger s’exposent à un risque réel. Durant notre séjour, la police a mené un raid contre les couchsurfers iraniens et en aurait arrêté une centaine d’entre eux dans les villes touristiques du pays (dixit l’un de nos hosts bien implanté dans le réseau). En revanche en tant que touriste le risque pour nous est largement plus faible. Il est donc de votre responsabilité d’utiliser le Couchsurfing en toute connaissance de cause et de respecter la sécurité des personnes qui vous hébergent. Sans non plus tomber dans la parano…

Ne causez pas de Couchsurfing dans la rue, et encore moins avec des personnes que vous ne connaissez pas.
Repérez quelques noms d’hôtels dans les villes et dites que vous y dormez si on vous pose la question (et on vous la posera !)
N’inscrivez pas les noms, prénoms et adresses de vos hosts et ne les partagez pas sur vos réseaux sociaux ou vos blogs.

Le lobby de l'hôtel Dalan e Behesht à Yazd. Le seul hôtel où nous avons dormi
Le lobby de l’hôtel Dalan e Behesht à Yazd. Le seul hôtel où nous avons dormi

Entrer dans l’intimité du peuple Iranien, c’est comme entrer dans un pays différent au sein même de l’Iran. Une fois les portes closes, un autre monde s’ouvre à vous. Les langues de délient, les voiles tombent, les popottes fument et les assiettes se remplissent de mets tous meilleurs les uns que les autres. Et bien au delà de tout cela, faire du Couchsurfing en Iran, c’est permettre aux jeunes de s’ouvrir au monde et de partager leur vision de leur pays, mais aussi de la confronter à la notre et à notre quotidien.

Voilà de quoi bien commencer la préparation de votre voyage en Iran, mais pour aller plus loin, ne ratez notre article sur les infos à savoir sur place !

Cet article comporte 2 commentaires

  1. Salut Mariette & Quentin!
    Super Blog, superbes photos et j’adore les BDs!
    Je prépare un voyage un Iran et je mee pose cette question: vous n’avez dormi qu’une seule fois à l’hôtel, comment avez-vous fait pour décrocher votre VISA qui demande une réservation d’hôtel couvrant tout le séjour?
    Encore Bravo pour ces carnets de voyage!

    1. Bonjour Thomas,

      Merci beaucoup 🙂
      Pour le visa nous avons eu la chance d’être invitée par une amie iranienne habitant à Téhéran qui nous a rédigé une lettre d’invitation.
      Je pense que tu dois pouvoir ruser d’une manière où d’une autre pour réserver des hôtels sans payer d’avance et qui permettent l’annulation. Une fois que tu as ton visa tu annule… Nous avons rencontré pas mal de monde qui n’avaient pas l’air contraints par les nuits en hôtels, mais nous ne leur avons jamais demandé comment ils ont organisé cela.

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