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La côte des Catlins du sud de l’île du Sud était splendide, c’est sûr. Après ce bon bol d’air marin assaisonné d’embruns dont nous avions bien besoin, nous voilà fin prêts à remonter vers le nord et les hauteurs, pour rendre visite au géant de Nouvelle-Zélande : le Mont Cook  et ses 3724m !

Des Catlins au Mont Cook

Nous faisons une escale pluvieuse dans la ville « écossaise » de Dunedin, capitale de la région d’Otago. Mais nous filons à l’anglaise très rapidement : la météo dégradée pèse sur notre moral comme une chape de plomb. Nous tentons de lui échapper en enfilant les kilomètres vers le nord (312 kilomètres de stop jusqu’au vénérable Mont Cook) mais rien n’y fait. L’automne et ses aléas humides sont maintenant bien implantés. Voilà deux mois que nous voyageons en stop, campons toutes les nuits, mangeons de la nourriture lyophilisée insipide deux fois par jour, et le tout à un rythme effréné. Nous sommes fatigués, frigorifiés et lessivés par la pluie incessante. Quentin a fondu comme une motte de beurre sous le soleil Breton (si si, ça existe !!!). Il en perd son pantalon ! Nous sentons qu’il va falloir faire une pause bientôt. S’arrêter et récupérer, pour mieux repartir !

En attendant, nous sommes heureux d’apercevoir le Mont Cook pointer le bout de son nez poudré entre deux nuages, loin, loin au-dessus de la vallée aux couleurs jaunissantes ! La chaîne de montagnes des Southern Alps est infiniment belle. On s’use la rétine à en admirer les courbes et reliefs depuis les véhicules des voyageurs allemands, français ou encore chinois, qui nous cueillent et recueillent au petit bonheur la chance sur le bord des routes. Plus nous approchons du but, plus la neige nappe les roches, tel le glaçage d’un gigantesque gâteau d’anniversaire ! Puis nous arrivons au bout de la route, qui s’arrête soudain, barrée par une vertigineuse chaine de pics enneigés disposés en arc de cercle. La route serait une langue, et les montagnes : les dents ! Nous campons là ce soir, dans ce stupéfiant décor buccal. Le hasard nous fera y retrouver nos amis Pierre et Léa, deux français fous et géniaux rencontrés lors de notre escapade à Arthur’s Pass il y a quelques semaines.  Nous partageons de nouveau une bonne soirée de franche rigolade !

Au début de la balade, le camping où nous avons passé la nuit
Au début de la balade, le camping où nous avons passé la nuit

Randonnée dans la Hooker valley :

Au matin, claquements de dents et chair de poule sont de mise. Les températures montagnardes nous ont réduits à l’état de bâtonnets glacés, saveur campeur pas douché depuis quelques jours. Même le glacier semble enrhumé et éternue dans un craquement de tonnerre qui nous fait sursauter !! Pour nous réchauffer un bon coup, nous avions en tête de nous lancer à l’assaut d’une piste de 8h, niveau de difficulté « extrême » qui nous aurait menés au seuil de la très fameuse « Mueller Hut », un des plus beaux refuges de montagne de Nouvelle Zélande ! Mais nous renonçons vite à ce projet hardi, car le ciel concocte au loin un orage de proportion magistrale de la plus mauvaise augure. Et il se dirige droit sur nous ! Nous optons pour la voie de la sagesse, qui nous conduit le long de la Hooker Valley pour une balade facile de trois heures, offrant néanmoins des panoramas alpins fantastiques. Plutôt splendide, vous ne trouvez pas ?

Dans la Hooker Valley, marchant vers le Mont Cook
Dans la Hooker Valley, marchant vers le Mont Cook

Nous suivons les courbes de la vallée, enjambant les nombreux bras de la rivière, déchaînée par les pluies diluviennes.  Pour le moment, nous sommes chanceux. Une fenêtre de « beau » temps s’est ouverte au dessus de nos têtes, précaire petite ouverture bleue entourée de gros nuages menaçants. A l’extrémité de la vallée, droit dans notre ligne de mire, trône le Mont Cook, administrant ses sujets d’un regard sévère qui anime sa tête de yéti patibulaire. La voyez vous ? L’image est saisissante ! Des nuages bas enroulent des écharpes à froufrous autour de son large cou. Quelle allure ! Quelle prestance, chez ce vieux monarque !

Le sommet du vénérable Mont Cook. Vous le voyez vous le visage du yéti ?
Le sommet du vénérable Mont Cook. Vous le voyez vous le visage du yéti ?

Au bout du chemin, un lac. Le réservoir nourricier de la rivière tumultueuse, le réceptacle des larmes de montagnes, le rejeton des glaciers… Bref, c’est beau. Très beau. Nous voila l’âme poète !
De petits icebergs flottent sur ce lac. Détachés du glacier, ils dérivent doucement sur les eaux comme des glaçons dans un monumental verre de scotch ! Ça vaut le détour ! L’esprit rêveur, on s’imagine presque devant une version très miniature de la Patagonie. On s’attend presque à voir souffler quelques mini- baleines !

Le rêve est écourté : c’est que la tempête se rapproche dangereusement de nous ! Nous rebroussons chemin en quatrième vitesse, fuyant les gros vilains nuages qui accourent. A mi-parcours, on jette quand même un regard par dessus notre épaule et…

– Quentin ! Regarde !!!

Le Mont Cook est en train de nous offrir ses plus beaux adieux. Et nous qui étions en train de tout rater ! Un rayon de soleil incongru s’est immiscé entre deux nappes de cumulonimbus et inonde les flancs du géant d’une lumière poudreuse tout droit échappée d’un conte de fée. L’atmosphère fantastique nous cloue sur place ! Que ce pays est beau ! C’est incroyable !

Quand le soleil perce les nuages au dessus de la Hooker Valley et inonde le Mont Cook de sa lumière divine
Quand le soleil perce les nuages au dessus de la Hooker Valley et inonde le Mont Cook de sa lumière divine

De retour à notre campement, nous rempaquetons le matériel aussi rapidement que possible :

– Vite, vite, passe-moi les sardines !
– Mais enfin Mariette, ne lambine pas comme ça !

Dépêchons, dépêchons, plions la toile ! Ouf, juste à temps ! Car soudain le ciel nous tombe littéralement sur la tête. Une pluie glaciale nous escorte le long de la route. Au revoir Mont Cook ! Il ne reste plus qu’à trouver une âme charitable qui voudra bien embarquer deux pauvres auto-stoppeurs mouillés. Là-bas, sur la route, une autre merveille nous attend : le lac Tekapo !

A bientôt

Tintin & Riette


Infos pratiques :

Camper à Mont Cook :

  • Au bout de Hooker Valley Road, l’immense parking est en fait un camping du DOC où l’on peut passer la nuit pour 10$/personne. Des toilettes, de l’eau courante et une grande hutte permettent de passer la soirée (mais pas d’y dormir).

Randonner à Mont Cook :

  • Les icebergs du Mont CookHooker Valley Walk : 5km, 3 heures aller-retour. D+ 80m. Facile.
    Depuis le parking/camping la piste descend dans la vallée menant aux pieds du Mont Cook, suivant le lit de la rivière coulant du glacier, passant le long de quelques lacs, jusqu’au Hooker Lake dans lequel flottent quelques icebergs décrochés du glacier.
  • Mueller Hut : 5,2km, 6-7 heures aller-retour. D+ 1000m. Difficile.
    Depuis le village ou le parking/camping, la piste monte par un escalier raide jusque dans les hauteurs des montagnes, puis termine par un pierrier jusqu’à la hutte à 1800m. Une piste permet ensuite de monter jusqu’au sommet de Mt Ollivier à 1933m. Passer une nuit à Mueller hut et assister au lever du soleil est l’une des expériences mythiques à faire en Nouvelle-Zélande. La vue de là-haut compte parmi l’une des plus belles du pays !

 

Cet article comporte 9 commentaires

  1. Toujours magnifique ce contraste entre glaciers et végétation de la vallée Cook c’est très beau il faut récupérer les enfants et surtout prenez soin de vous bisous

  2. quels paysages ……

    et les glaçons dans le grand verre devrait aussi s’arranger de pastis (mais il va falloir un camion citerne)

    bisous

  3. Vous êtes superbes, époustouflants, poètes et bien courageux!
    Et finalement récompensés par de belles rencontres et de magnifiques points de vue. Fantastiques, ces glaçons… vous ne les auriez pas vus (et nous non plus!) en été, j’imagine.
    Je note que Quentin houspille Mariette (gros bémol dans ce récit: no further comment)…Je voudrais aussi une photo avec un sourire, Quentin!
    Portez-vous bien et envoyez adresse pour colis alimentaire d’urgence.

  4. alors mes gentils fou vous prenez soins de vous ? ? ? ? ? ?
    sans folies pas de bonheur ! ! ! ! ! !Peu être ? ? ? ?Superbe vos reportages que de beauté comme la vie (((ordinaire))) Doit vous sembler triste mais faut le faire ((du stop sous la flotte)) Votre bonheur est là alors RESTEES FOU.

    BIZ

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