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Située en bordure de l’agglomération de Chengdu, la capitale du Sichuan, Emeishan compte parmi l’une des 4 grandes montagnes considérées sacrées par les Bouddhistes. Classée au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1994, elle a sur le papier tout pour plaire : jungle luxuriante peuplée de singes, falaises abruptes et gorges profondes, rivières et cascades, temples et monastères sacrés, paysages de collines embrumés de bleu dignes d’une estampe chinoise… Et sur son sommet à 3079m un grand stupa doré représentant un Bouddha aux 10 visages chevauchant un éléphant quadricéphale, et un temple de bronze d’où il est possible d’admirer le lever du soleil sur des mers de nuages. Cela sonne comme un rêve, n’est-ce pas ?
Pourtant la réalité en est tout autre…

Emeishan : ses marches, son béton et ses paysages

Voilà ce qu'il faudra gravir ou descendre pendant 50km sur la montagne d'Emeishan !La montagne sacrée affiche un dénivelé à affoler les compteurs. A moins d’en vouloir vraiment, d’être prêts à suer abondamment et à se faire mal, la monter à pieds relève du défi sportif ou du pèlerinage religieux expiatoire. En effet pour atteindre le sommet il faut compter, depuis la base, environ 50km d’escaliers. Oui, d’escaliers. 100% marches ! Bien raides et irrégulières, en pierre, parfois instables, qui deviennent vite glissantes avec la pluie, elles se transformeront vite en un véritable cauchemar pour vos genoux. De plus, en montée, on tourne le dos au panorama.
Conseil visite nº1 : on vous encourage vivement à planifier votre parcours de manière à avoir plus de descente que de montée, pour ménager vos efforts (attention tout de même aux genoux) mais aussi pour profiter un maximum du paysage. Paysage qui, soit dit en passant, est magnifique mais dont l’appréciation est laissée au bon vouloir de Dame Nature et ses caprices météos. Pour apprécier pleinement les quelques vues, il vous faudra une journée parfaite : mer de nuages le matin pour le lever de soleil, qui se dégage ensuite pour laisser apparaitre les falaises.
Conseil visite nº2 : ne pas oublier de checker la météo ! Si vous comptez faire le lever du soleil, n’oubliez pas vos doudounes, gants et écharpes ! Il fait un froid de canard la haut avant que le jour ne se lève !

Premières lueurs du jour sur Emeishan. Ce matin pas de mer de nuages, mais ce sera une belle brume bleutée
Premières lueurs du jour sur Emeishan. Ce matin pas de mer de nuages, mais ce sera une belle brume bleutée

Si l’on peut voir des paysages impressionnants sur Emeishan, on peut aussi y voir le pire : des villages touristiques construits d’immondes hôtels en béton, ou de fausses statues et cascades moulées au ciment d’un gout fort douteux. A noter également qu’on évolue principalement dans une jungle qui bouche la vue sur la vallée durant le plus clair de la randonnée.

Du sacré au business touristique

Bienvenue à Emeishan...La première chose qui frappe lorsqu’on visite Emeishan, c’est son prix exorbitant. Pour entrer dans l’enceinte du parc classé, il faut débourser la coquette somme de 185CYN par personne. Et si vous souhaitez vous rendre là-haut ou en redescendre en bus il faudra encore se délester de 50CYN par personne. Dans notre cas, déposés par un bus près du sommet sacré (« the place to be »), nous découvrons vite que l’ensemble des très (très) nombreux touristes chinois font de même, et nous nous retrouvons dans un embouteillage humain. Impossible d’avancer, c’est pire que Disney Land un jour de rabais en vacances scolaires ! La route (puisqu’on ne peut pas vraiment parler de chemin) passe alors par tous les stands possibles et imaginables vendant camelote et gris-gris à tout va et snacks à prix affolants (5CYN la petite bouteille d’eau, 10 le petit coca, 15 le Snickers, …). La bouffe « maison » a quant à elle un aspect qui rend malade rien qu’au regard. Évidemment chaque touriste qui passe est vivement invité par le tenancier à acheter la moitié du stand  même dans les coins les plus reculés et calmes du parc.

Il y a en effet des zones calmes. Plutôt désertes même ! Une fois passé le système de télécabine qui permet à ceux qui on encore un peu d’argent en poche d’atteindre le sommet sans effort, le parc respire la paix.
Conseil visite nº3 : fuyez donc la zone du sommet, ou comme nous montez y de nuit avant le lever du soleil. Ce sera encore la meilleure façon de l’apprécier !

Hormis les marchands insistants tous les quelques kilomètres et les maudites marches, le reste du parc est donc plutôt sympa. Il est même possible de séjourner dans des monastères ! Chouette initiative. Si une fois de plus elle n’était pas gâchée par l’appât du gain. Triste constatation de voir que même les moines ont perdu leur foi pour se convertir à la vénération des billets de banque. Et si vous arrivez en couple, il y a de fortes chances qu’on vous refuse catégoriquement l’accès aux dortoirs. Nous avons par exemple été reçu par une employée mal aimable qui a empoché 140CYN pour la chambre double la plus miteuse dans laquelle nous ayons jamais dormi. Des moines, nous n’en verrons pas la couleur, si ce n’est quelques minutes au réfectoire à l’heure du dîner, qu’il a fallut rajouter au prix de la chambre : 30CYN par personne pour des pousses de bambou et des aubergines avec du riz. Ce qui en fait également le repas végétarien le plus cher que nous ayons payé en Chine.
Conseil visite nº4 : renseignez vous auprès d’autres voyageurs avant de grimper sur Emeishan. Certains monastères sont visiblement mieux que d’autres. Si vous êtes en couple, tentez de trouver d’autres voyageurs avec qui vous grouper. Vous pouvez également tenter le coup d’entrer dans un temple un par un séparé de 15-20mn chacun…

Petit temple sur la montagne d'Emeishan
Petit temple sur la montagne d’Emeishan

Ce qu’on en pense

Au final, au cours de ces deux jours et demi passés sur la montagne sacrée, seules quelques heures de marche durant lesquelles les paysages étaient vraiment beaux nous ont vraiment plu. Ce serait mentir que de dire que le reste du parc est laid, mais cela ne largement pas vaut le prix demandé et la beauté du site est gâché par le reste.

En bref, nous ne recommanderons pas à quiconque d’aller y faire un tour tant ces 2 jours nous ont laissé un goût amer de vague escroquerie touristique sur le dos du sacré. Mais peut être voudrez vous quand même tenter l’aventure, afin de vous faire votre propre opinion sur la question !

Reprise du souffle au frais...
Reprise du souffle au frais…

Infos pratiques :

Séjourner à Emeishan :

  • La rue montant vers l’entrée du parc national est emplie d’auberges de jeunesse et hôtels en tous genres. Nous sommes restés au Teddy Bear Hotel qui possède quelques dortoirs très confortables pour 30 à 40 CYN la nuit et de très belles chambres doubles refaites à neuf récemment.

Visiter Emeishan :

  • Emeishan c’est presque 50km de marches. Que ce soit en montée ou en descente, le parcours complet est physiquement difficile ! Assurez vous d’avoir la condition physique adaptée au tronçon que vous voulez marcher !
  • Un téléphérique permet de monter jusqu’au sommet depuis le dernier arrêt de bus. Il n’est pas inclus dans le prix du ticket !
  • Il est possible de dormir dans les temples moyennant finance. Un dortoir dans un monastère coutera environ 50CYN et une chambre double entre 140 et 200 CYN. Les conditions sont très spartiates et les chambre délabrées. Il faut payer son repas en plus (environ 30CYN/personne pour un repas végétarien).
  • Le bus pour monter au sommet vous coutera 50CYN (aller simple), l’aller-retour est quant à lui à 90CYN.
    Il est possible de payer pour la moitié du trajet uniquement et terminer à pied depuis Wannian

Cet article comporte 11 commentaires

  1. Ah ah petits joueurs ! Je rigole. C’est vrai qu’on en a bien bavé avec ces marches! Pour ce qui est des temples, on a dormi en dortoir: les hommes et les femmes sont séparés.

  2. Après mon petit message personnel en réponse au vôtre je viens de lire votre compte rendu encore de beaux paysages mais comme vous dites tout n’est pas parfait et chers bonne suite bisous

  3. Effectivement, ça sent le traquenard à touristes…J’imagine le truc pour ceux qui se mangent les 50 bornes d’escaliers…Arrivés la haut complètement rincés, ils sont des proies faciles pour les camelots en tout genre..Classique en somme. je pense qu’on trouve ce type de « piège », un peu partout dans ce bas monde, hélas…
    Bises..

  4. Salut les gentils fous
    Piège a touristes ho oui ! ! ! ! ((repas léger)) obligé tu te vois redescendre après une choucroute.
    Vous avez fait les cinquante kilomètres de marche? ? ?
    La ou sait c’est un lieu pour un ermite les fidèles ne sont pas proche ! ! ! ! !
    Le lieu le paysage vaut le coup le bouddha est une splendeur.
    Mais cher payé………….
    Prenez soins de vous BIZ

  5. tiens tiens… du vrai faux sacré, et tout le monde s’y précipite, comme c’est original! cela dit c’est de bonne guerre, on fait le même coup aux touristes chinois (et autres) qui viennent visiter le Mont Saint Michel!

  6. Oh ça me fait drôle d’entendre parler d’Emeishan, j’ai été là-bas il y a 20 ans !!! Montée à pieds (j’étais jeune alors ;)… et à part de singes nous avons croisé, presque personne en chemin. Le plus dur pour les jambes c’est finalement la descente ! J’ai un souvenir magique de la nuit au monastère et du dîner de pousses de bambou… mais il semble que les choses aient beaucoup changé 🙁 Bonne route à vous !

  7. Coucou Quentin et Mariette,

    Je ne sais pas si vous souvenez de moi Geoffrey et mon ami (Bordelais). Nous avons partagé la même chambre à l’Hostel Teddy Bear en sept 2015, mais ce fût très brièvement.
    C’est vraiment chouette votre blog de voyage.
    Je suis content de savoir ce qui se passe bien et continue de poursuivre votre aventure 😉
    Bonne continuation !!

  8. C’est un de mes meilleurs souvenir de Chine. Nous y somme montés à pieds en deux jours avec mon amie et redescendus en bus, c’était en 1999. A l’époque, il n’y avait pas beaucoup de touristes et on pouvait facilement passer la nuit dans les temples (en couple) en pleine montagne et au sommet. Des paysages à couper le souffle. Il semble que ça a pas mal changé malheureusement.

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