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Tous les grands mages de la peinture impressionniste vous le diront sans ambages : les merveilles de la côte d’albâtre n’en finissent pas d’envouter… Beautés normandes milles fois vantées, les falaises de craie se réinventent à chaque saison, sans rien perdre de leur majesté. Le savez-vous ?  Depuis que nous sommes normands, le ressac du « Channel » ne cesse de nous attirer comme un aimant. Nous souhaitons partager avec vous ce paysage inspirant, magnétique, rayonnant, au fil des saisons. Tout à coup, le dépaysement devient accessible… La Normandie, ce n’est pas si loin ! Alors, envie d’escapades ?

GR 21 : balade d’été entre Yport et Étretat

L’air chaud chargé de graminées apporte à nos nez une envie d’échappée. C’est le premier appel de l’été, le soleil s’est fait caressant et gai, le ciel est d’une adorable couleur pervenche prompte à séduire les cœurs amoureux… C’est décidé, on sort ! Le pique-nique est prestement emballé et nous voici tous deux sur la route, direction la mer. Au programme improvisé : 20 kilomètres de randonnée, d’Yport à Étretat et vice-versa.

La balade est charmante et l’air iodé. On ne saurait s’en lasser ! Cette journée frôle de près la perfection… Sur tout le chemin, nous surplombons la mer. La vue est superbe depuis les falaises. Tous les dégradés de bleu se noient dans cette gigantesque aquarelle. Qui en est l’artiste ?
Le relief accidenté du sentier forme ça et là des alcôves verdoyantes où quelques amoureux se plaisent à se prélasser, hypnotisés pas les lents mouvements de la houle turquoise.

Sur le GR21 entre Yport et Etretat
Sur le GR21 entre Yport et Etretat

Et puis, on arrive à Étretat. La chapelle Notre Dame de la Garde surplombe la baie en croissant qui abrite la cité. Les beaux jours sont là, le lieu est très fréquenté. L’animation bat son plein : odeurs de crèmes solaires au monoï, selfies en short et glaces à l’italienne dégoulinantes. Vite ! Faire demi-tour. Retrouver la compagnie des vaches, qui ruminent, l’air absent. Les hautes herbes qui battent au vent. Les bouquets de fleurs sauvages. Les goélands au regard acéré… Désolés les gars, tout le pique-nique est mangé !

Encore trois petites heures, le soleil dans le dos, et nous aurons regagné Yport, cette charmante bourgade. Sur le chemin, plus charmant encore, le village de Vaucottes, si petit, si mignon, si plaisant qu’on rêve d’y établir ses pénates. A défaut, nous nous arrêtons sur la plage, encadrée de falaises…  La vie est belle en Normandie !

Juillet à Quiberville

Il est planté là. Oui, littéralement. Énorme, gris, carré. Il est fiché dans le sol sur un angle, grotesque. Un ovni, entre les falaises et la mer.  Une vision d’apocalypse en plein paradis. Mais qu’est ce donc ? Vestige d’une époque révolue, rattrapé par la géologie. Bunker allemand… Ce n’est pourtant pas pour lui que nous étions venu initialement. Mais pourtant, nous l’aimons bien et passons lui rendre visite chaque fois que nous venons voir la mer.

Le bunker de Quiberville
Le bunker de Quiberville

Et si ce n’est ni la mer, ni le bunker qui nous attiré initialement jusqu’à Quiberville, mais qu’est-ce donc ?
Ses moules-frites pardi ! Quoi de mieux qu’un bon plat de moules-frites sur la plage de galets, dégusté en regardant les vagues bleu-vert venant caresser les pieds de nos chères falaises au rythme du ressac ?

Et puis, il y a aussi la mignonne petite chapelle de Varangeville-Sur-Mer où repose le célèbre Braque, quasiment en équilibre tout en haut de la marche du plateau de Caux. Pourtant il y a de cela des années elle se trouvait des centaines de mètres dans les terres ! S’est-elle approchée du bord pour contempler l’océan ? Non, il n’en est rien. Ce sont les falaises qui reculent, à vitesse grand V, et bientôt la chapelle rejoindra le bunker… Mais saura-t-elle chuter avec autant de panache ?

Automne à Étretat

Le vent est piquant et vif, les rochers sont glissants et l’air empli d’embruns. Par chance, les nuages retiennent l’humidité du ciel. Cela ne durera pas, et déjà, nous redoutons l’averse. Est-ce la lumière rasante qui joue avec la palette des couleurs ? Le paysage entier est pastel, frissonnant déjà dans les prémisses de l’hiver.

Nous partons de la plage d’Étretat et empruntons sur la gauche le « trou à l’Homme », une grotte donnant sur un étroit conduit creusé dans la falaise. Il débouche soudain dans un autre univers, spectaculaire, où la nature règne. C’est un fait ; on en ressent toute sa puissance minérale. Il faut nous hâter, alors que nous cheminons au pied des falaises, impressionnés par la taille des géants. La marée, inlassable, ne nous accorde que trois heures de répit avant de reprendre son travail d’érosion. Ici, la falaise recule d’un mètre par an, baissant inexorablement les armes devant la mer conquérante. Les cicatrices blanches des fréquents éboulements en attestent.

Contre toute attente, le soleil inonde le paysage. Le chemin est ardu. Plusieurs fois, il nous faut escalader la roche glissante. Les anciennes échelles rouillées ont été emportées parfois, on s’aide alors de cordages mouillés et effilochés. Nous traversons plusieurs tunnels, creusés dans la falaise par la main de l’homme. La balade se transforme en aventure !

Nous arrivons sur une plage calme. Des bancs de sable se sont faufilés entre les galets. Un petit sentier grimpe sur le hauteurs. Nous changeons de point de vue, mais ça n’en est pas moins impressionnant. La nature ne cesse de nous en imposer ! Nous rentrons par le haut des falaises, fatigués, heureux…

Hiver…

L’herbe a jaunie, tout à coup. L’eau est grise. Tranchante. Métallique. Une mer de mercure agitée de soubresauts. L’écume bat la falaise, en tapisse les galets. Ambiance de fin du monde…  Le vent est si fort, il emporte les mots hurlés, il fait battre le cœur plus vite et nous pousse comme des quilles vers le vide !

On se sent si vivants, au milieu des éléments en furie, qu’on en oublie le froid insidieux qui nous gèlent les doigts ! Nos doigts qui s’entremêlent, comme pour mieux se retenir, comme pour résister à la puissance du vent. Frôlement des âmes qui se rapprochent…

Chère côte d’albâtre, merci pour cette belle année et à l’année prochaine !

M. & Mme Shoes

L'hiver à Etretat
L’hiver à Etretat

Cet article comporte 10 commentaires

    1. Merci beaucoup 🙂 C’est vrai qu’elle est bien belle cette côte ! Quel plaisir de s’y promener le week-end et de respirer l’air de la mer.

  1. Votre récit nous mets en émoi on a hâte d’être le mois d’août pour aller découvrir ce paradis terrestre et fouler de nos pas vos traces, merci !

    1. Le GR21 est vraiment chouette en effet ! Bon les 1600km au total sont un peu long, mais c’est toute la côte bretonne et normande quand même ! Nous n’avons pas fait les 180km de la côte d’albâtre, mais le petit tronçon découvert pousse à continuer plus loin tellement il est beau… Peut-être nous croiserons-nous au sommet d’une falaise cet été qui sait ? 🙂

  2. La mer avance inexorablement….C’est impressionnant ! Cela faisait longtemps que je n’avais pas vu ces paysages, quelle beauté, vraiment…Merveilleusement mis en valeur par ces très belles photos…

  3. quel plaisir de retrouver vos beaux clichés de la nature!nous vous avions délaissés et on le regrette ; et quel parcours de votre part à tous les deux, chapeau bas!!!!
    et amitiés des « anciens »

  4. Quelle belle écriture et quelles belles photos… et si j’allais m’installer en Normandie?
    Je vous embrasse,
    MarieNeige
    (tante de Marie Amande, nous nous sommes rencontrés au marriage de MA e tDavid)

  5. Vous avez décidément un don pour le récit de voyage! quelle poésie! quel enthousiasme! quel bonheur de vous lire! les photos sont des tableaux superbes. J’ai lu 3 fois les 3 chapitres normands et j’ai déjà hâte de lire la suite de vos aventures…Rien à raconter sur les « grands bretons »? with love, always.

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