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8 jours à Pékin, jetées d’impressions

Si on y pense, la vision que nous avons de la capitale de la République Populaire de Chine depuis l’Europe est assez succincte. On sait, pour l’avoir appris sur les bancs de l’école, qu’il s’y trouve une Cité Interdite, que la Grande Muraille n’en est pas loin et on a tous entendu parler d’une certaine place Tian’Anmen, et de leur dernière folie olympique… Mais, quand on y réfléchit, c’est à peu près tout. Alors, à quoi ressemble vraiment Pékin ? Y fait-il bon vivre ? Vaut-elle la peine de s’y attarder le temps d’une visite ? Pour tout vous avouer, nous devions faire un passage obligé à Pékin pour obtenir nos derniers vaccins avant de nous enfoncer plus avant dans les terres chinoises, et nous envisagions notre séjour dans la capitale comme une parfaite corvée. Ce que nous y avons découvert nous a largement fait changer d’avis…

Mais alors donc, Pékin à quoi ça ressemble ?

Lorsque nous posons pied sur le sol de la capitale pékinoise, il fait 33°C. Ce qui n’est pas démesurément chaud en soi mais assez tout de même pour nous filer un sacré choc thermique ! C’est qu’hier nous quittions Christchurch en Nouvelle Zélande, qui affichait la température hivernale de -2°C… Première impression à la sortie du métro : nous qui nous attendions à avoir tous nos sens assaillis d’odeurs et de bruits plus ou moins catholiques (vieilles réminiscences d’un certain voyage à Bangkok), nous trouvons en fait en Pékin une ville moderne. Moderne et gigantesque, contrastée entre luxe et pauvreté, occidentalisation et tradition. Nous irions même jusqu’à avoir l’outrecuidance de clamer haut et fort que la ville est plus propre et civilisée que notre bonne vieille ville de Paris !

Dernières lueurs du jour sur Pékin
Dernières lueurs du jour sur Pékin

Le réseau de métros, bien développé, est flambant neuf, climatisé et d’une propreté incontestable. Il y a la télé dans les rames au niveau de portes et , pour ceux qui ne sont pas près des portes, le métro projette pubs et bandes annonces de films sur la surface du boyau du tunnel entre les stations, que les usagers peuvent regarder par les fenêtres. Il y a bien un peu de chaos et de chahut bon-enfants à chaque station au moment du débarquement et de l’embarquement des passagers. On ne sait pas bien qui doit faire quoi en premier, ce qui donne lieu à nombre de bousculades et autres télescopages. Mais il semblerait que cela fasse partie de la culture locale ; cela s’effectue sans animosité aucune et personne n’aurait l’idée de s’en offusquer.

A l’étage du dessus, sur le plancher des vaches, les bovidés ont été remplacés par une cohorte de grosses bagnoles rutilantes et de scooters électriques silencieux. Nous nous attendions à une circulation bruyante et désordonnée à la balinaise et sommes plutôt surpris du trafic assez civilisé, sans trop de bouchons ni de nuisances sonores, que nous trouvons à la place. Le vélo a également la part belle sur les routes pékinoises et on y trouve les fameux touk-touks à pédales (ou rickshaws) qui promènent autour de la ville les touristes chinoises à ombrelles. Malgré l’usage intensif de la petite reine et des scooters trafiqués à batterie électrique, la ville subit les aléas de sa surpopulation (22 millions d’habitants tout de même, soit trois fois et demi la population de Paris, qui se répartissent autour des 6 périphériques qui encerclent le centre-ville) et un épais nuage de pollution dégueulasse plane sur les hauts buildings et les centres commerciaux géants, et vient nous irriter le bout des bronches.

La présence de beaucoup de verdure contraste néanmoins de manière agréable avec la pollution et l’urbanisme débridé, dont les verrues de bétons plus ou moins gracieuses (souvent moins que plus, il faut bien l’avouer) semblent pousser à vue d’œil comme d’horribles champignons ! De quoi faire passer le quartier de La Défense pour un vulgaire village de campagne mignonnet.

Mais qu’en est-il du vieux Pékin ?

Si les grandes artères respirent l’occidentalisme, il faut s’aventurer dans les Hutong (ou allées) pour retrouver l’odeur de l’Asie et le fatras des petites ruelles. Le soir, sur les coups de 6h, l’animation est incroyable. Le vieux Pékin s’éveille ! En cette période estivale, toute la population sort profiter de la « fraîcheur » relative de la nuit : les grand-mères pékinoises promènent leurs pékinois (oui, en Chine les chiens ne finissent pas forcément en brochette !), les jeunes chinois promènent leurs belles, pendant que d’autres regardent des séries B de kung-fu sur leur iPad assis à même le trottoir, ou bien s’attablent pour des parties de cartes ou de Ma-Jong fort animées ! Les rues fourmillent de monde. Milles et une échoppes en tous genres s’ouvrent sur les trottoirs : boucheries (non réfrigérées bien sûr), vendeurs de fruits et légumes, marchands ambulants de grenouilles grillées, gris-gris et soutiens-gorges multicolores, vendeurs de brochettes et autres mets embaumant que nous n’essayerons pas tout de suite de crainte que les conditions d’hygiène ne siéent moyen à nos estomacs pas encore rodés !

La nuit les Hutong s'animent, Pékin vit !
La nuit les Hutong s’animent, Pékin vit !

Loin des grands boulevards, la modernité n’est plus qu’un souvenir : les fils électriques anarchiques ressortent le bout de leur nez et les habitations semblent bien vétustes. Mais que de vie ! Notre quartier préféré est sans conteste le quartier de Xincheng, au nord-ouest de la Cité Interdite. Il est extrêmement agréable de s’y promener le soir. D’autant plus agréable que personne ne nous apostrophe pour nous vendre telle ou telle babiole dont on n’aurait que faire… La seule chose qui vient troubler son atmosphère relax, c’est le ballet incessant des scooters électriques qui se faufilent entre les passants dans les entrelacs de ruelles. Ils sont si silencieux qu’on ne les entendrait pas venir s’ils n’usaient pas à tout va de leurs petits klaxons, dont le degré plus ou moins fort de décibels nous fait parfois sursauter. Nous sommes loin, très loin, de l’incessant raffut parisien…

Vie nocturne dans les Hutong de Pékin, les échoppes ouvrent quand la température baisse et restent ouvert tard dans la nuit
Vie nocturne dans les Hutong de Pékin, les échoppes ouvrent quand la température baisse et restent ouvert tard dans la nuit

Et le tourisme à Pékin alors ?

Puisque nous sommes bloqués à Pékin jusqu’à nouvel ordre (c’est à dire jusqu’à ce que nous ayons reçu nos derniers vaccins et terminé d’organiser les derniers détails), nous entreprenons de visiter un peu la ville qui recèle de nombreuses merveilles architecturales et autres musées. Nous rejoignons donc les rangs de l’interminable cohorte de chinois qui, déjà réputés pour être d’indécrottables touristes dans nos contrées, le sont encore plus dans leur propre pays ! Sachez-le, si vous avez peur des foules, la Chine n’est probablement pas pour vous ! Nous nous frayons donc un chemin entre les groupes organisés menés à grands coups de drapeaux multicolores jusqu’à la place Tian’Anmen et son célèbre portrait magistral de Mao, dont on n’apercevra malheureusement que la palissade métallique extérieure qui en cache les travaux… Pour nous consoler, un petit tour dans les jardins de la Cité Interdite s’impose.

Les remparts de la Cité Interdite, peu de temps avant le coucher de soleil sur Pékin
Les remparts de la Cité Interdite, peu de temps avant le coucher de soleil sur Pékin

Surprise, ils sont « quasiment » déserts… En effet, les groupes organisés, adeptes de la visite éclair, ne se concentrent que sur le Palais Impérial et délaissent les annexes, qui sont pourtant d’une rare beauté ! Quant aux touristes occidentaux, nous n’en croisons finalement que très peu, sauf évidemment à la charmante auberge de jeunesse où nous logeons.

Pékin c’est aussi de nombreux temples, palais, jardins, musées, marchés aux mets exotiques, et également un point de départ facile pour aller gambader et jeter un œil sur la Grande Muraille. Attention néanmoins, la culture se monnaye très cher en Chine ! Comptez 15-20€ en moyenne pour chaque visite.

Le Chinois est petit, bruyant et il crache partout !

Pour ce qui est de se heurter aux idées reçues, les chinois de Pékin sont loin des clichés que l’on a d’eux. Ils nous paraissent être un peuple moins bruyant que ce qu’on nous avait laissé entendre, plutôt même discret, presque timide. Nous nous attendions à un environnement sonore pire que celui de Paris mais ce n’est vraiment pas le cas. Concernant leur taille, nous la trouvons très respectable aussi, similaire à nos concitoyens européens ! Par contre, ils n’ont pas volé leur notoriété de producteurs de molars ! Au cours de nos déambulations, retentit souvent la douce musique des bruyants raclements de gorges et autres éructations, suivis de l’expulsion mouillée de glaviots bien gras à la couleur suspecte… C’est normal en Chine ! Tout comme roter en public et manger avec grand bruit. Le chinois est un type dégueulasse comme tous les autres, mais au moins lui, il l’assume !

Un ouvrier chinois restaurant les murs de la Cité Interdite
Un ouvrier chinois restaurant les murs de la Cité Interdite

La propreté n’est de toute façon pas leur fort et la notion de protection de l’environnement passe visiblement bien haut au-dessus de leurs têtes. Papiers et déchets sont donc jetés à tours de bras directement sur la chaussée, ou dans les lacs pour varier. De quoi choquer profondément les petits français bien éduqués que nous sommes, mais encore une fois, la ville est nickel et la propreté im-pec-cable ! Mais comment font-ils ??? C’était sans compter la force n°1 du pays : le nombre ! Le gouvernement emploie une véritable armée d’agents d’entretien qui travaillent comme des malades de jour comme de nuit à faire briller la ville comme un sous neuf ! Et sans vous mentir, c’est si propre qu’on pourrait manger par terre !!

L’orientation à Pékin, un casse-tête chinois ?

Pour ce qui est de l’orientation, notre entrainement intensif de 5 ans dans la jungle urbaine parisienne nous permet de nous déplacer avec une facilité déconcertante dans les rues de la capitale chinoise. S’y retrouver est d’autant plus aisé que les nombreux plans et panneaux sont tous traduits en pinyin, cette transcription des caractères chinois en lettres latines. Les nombres quant à eux, sont écrits en bons vieux caractères arabes. Dans ces conditions, s’orienter à Pékin, c’est les doigts dans le pif, on vous dit ! Le challenge commence quand il faut demander une information à un autochtone. Eh oui, l’anglais, c’est pas leur fort… Un peu comme nous avec le chinois finalement !

Coucher de soleil sur la Cité Impériale
Coucher de soleil sur la Cité Impériale

A bientôt

M. & Mme Shoes


Infos pratiques :

Se loger dans le quartier de Xicheng :

Nous avons logé au Red Lantern Backpacker. Dans Zhengjue Hutong. Quartier charmant, safe, peu d’étrangers. Il y a 2 bâtiments éloignés de quelques mètres. L’un avec les dortoirs, et l’autre avec des chambres twins et doubles. Les deux sont propres, avec accès sécurisé, et dans des petites cours intérieurs charmantes. Comptez environ 85CYN pour un dortoir.

Manger à Pékin, dans le quartier de Xincheng :

Huguosi Dajie regorge de petits restaurants et d’animation. C’est un excellent endroit pour y trouver toute sorte de nourriture.

– Nous avons testé et particulièrement apprécié Roasted Meat Restaurant dans le bâtiment rouge aux lampions, qui sert des BBQ chinois autour d’un braisier sur votre table. Comptez environ 100 CYN pour 2
Au numéro 98

– Guanshi propose de la nourriture très bon marché avec une une multitude de brochettes (beaucoup d’abats et de tripes) dont notamment des chicken wings absolument divines ! Ils ont également de bonnes nouilles sautées et de grosses soupes qui peuvent nourrir 2 personnes pas trop affamées pour 12 CYN ! Avec quelques brochettes et/ou des nouilles comptez autour de 50-60CYN pour 2.
Au numéro 110

Lao Beijing Jiaoziguan propose de nombreux plats traditionnels, mais est réputé pour ses raviolis vapeur. Il paraitrait qu’elles sont parmi les meilleurs de la capitale ! On a essayé, et nous confirmons que c’est un véritable délice ! Comptez entre 12 et 16 CYN pour environ 10 raviolis. De quoi se faire péter la panse !
97 Juigulou Dajie

Pratique à Beijing :

– Si vous êtes serré niveau budget, visez les centre commerciaux pour vous nourrir. Il y des supermarchés Wumart (Wallmart) et Carrefour un peu partout en ville. On y trouve de la nourriture tout emballée pour peu cher… (genre nouilles chinoises lyophilisées pour 3 à 5 CYN). En été, faites y le stock de grosses bouteilles d’eau, vous en trouverez pour 2,5 CYN, alors que les petites bouteilles sont vendu 5 à 6 CYN dans les sites touristiques !

– Imprimer des photos à Beijing. Si comme nous, vous avez besoin pour une raison ou pour une autre de faire imprimer des photos, il y a visiblement des automates Kodak partout dans les mall, mais nous n’avons pas été foutu d’en trouver. Par contre à 100m au sud du métro Dengshikou, il y a une boutique « Photo Express » qui peut vous les imprimer en 2h (c’était le cas pour du 5×7, pour 1 CYN la photo)

– Apprenez à comptez à la chinoise de 1 à 10 sur 1 main ! Ils utilisent tous ces signes pour le commerce.
Image : jaimelemonde.fr


 

Cet article comporte 10 commentaires

  1. Bonjour les enfants je venais d’avoir Mamé au téléphone j’attendais donc votre message .C’est encore splendide et votre récit très intéressant .Avez vous été .dans le temple d’abstinence????j’ai aimé celui de l’harmonie puis l’impériale que de belles couleurs curieuse mode de vie mais je ne suis pas étonnée qu’ils soient un peu choqués en France !!!!bonne suite et gros bisous Mamie

  2. Nous voilà repartis quel changement de décor le récit et les photos c’est super .
    Cela me permet de voyager à tarif réduit .
    En attendant de visiter d’autres contrées je vous de grosses bises .
    Fais. Mame

  3. nouvelle facette du monde et de la civilisation.

    un monde bien différent du notre

    merci pour ces instants de culture qui sortent des guides et des idées reçus

    quant aux temples j’avais en effet été étonné du peu de monde sur les photos face book

    bisous

  4. en effet, ca change des grands espaces néozélandais! (mais je pense qu’on y reviendra vite aux grands espaces :p )

    ca m’a l’air sympa vu comme ça cette grande ville!

    les photos sont comme d’hab plutôt bien réussies! celle des murailles de la cité interdite est superbe!

  5. on dirait bien qu’il ya même des trous de hobbits jusqu’à Pekin, vu les portes circulaires rouges que vous avez trouvé! 😀

  6. quelle bonne surprise d’avoir trouvé une carte de mariette dans ma boite aux lettres ce matin .merci Mariette
    merci pour ces impressions chinoises qui nous dépaysent;
    bon sejour en asie et un gros bisou à tous les deux

  7. bravo pour trouver le temps de tous ces commentaires qui retracent vraiment notre vécu on va continuer à vous suivre bises et bon vent…à vous 2

  8. J’ai eu un peu de mal à détourner Roger de ses occupations quotidiennes pour découvrir vos carnets de voyage ! La Nouvelle-Zélande nous séduit par ses paysages grandioses et maintenant Pékin que nous découvrons sous un jour très inattendu, et grâce à vos superbes photos, une dimension des sites plus réalistes que les photos conventionnelles!
    Merci pour ces moments de partage, on vous souhaite une belle aventure « Mékongaise » en prenant soin de vous.

    1. @Danièle et Roger : Quel plaisir d’avoir un message de votre part ! J’espère que tu arrives quand même à décoller Roger pour nous suivre régulièrement ! Connaissant votre passion pour le domaine, nous sommes très heureux de vous apporter un peu de voyage jusque chez vous ! A bientôt !

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