Aux alentours de Smoky Bay, 40km dans le bush, lâchés au milieu de nulle part par le précédent chauffeur qui n’a visiblement pas compris où nous voulions nous rendre.
En route vers Port Augusta
Il est midi et demi. Nous marchons depuis bientôt une heure sous un soleil de plomb, dans un incessant ballet de mouches. Bon, bon, bon… La journée est plutôt mal engagée. Nous n’avons pas croisé âme qui vive !! Nous entendons soudain le bruit d’un moteur. Vite ! Nous agitons les bras et notre pancarte, plein d’espoir. Hourra !! La voiture s’arrête ! Nous rencontrons la sympathique Joy qui nous propose de nous ramener à Ceduna, où nous étions ce matin… Retour au point de départ ! Nous avons perdu une demi journée, mais cela aurait pu être bien pire…
De retour à Ceduna, nous patientons à peine 10 minutes avant qu’une autre voiture ne s’arrête. Elle nous emmène d’une traite à Port Augusta à 500 bornes de là, à travers une gigantesque zone agricole de champs de blé, qui laisse ensuite place aux terres arides du désert australiens auxquelles nous nous sommes habitués ces derniers jours. Le conducteur ne nous inspire pas plus que celui de ce matin, sinon moins. Graham n’a en effet pas l’apparence d’un parfait gentleman. Tatoué, édenté, balaise, biker, il nous prouvera cependant une fois de plus que l’habit ne fait pas le moine ! Au fil de la conversation, nous découvrons une personnalité cultivée, bavarde et attachante.
Une nuit cauchemardesque et un road train
Nous arrivons à Port Augusta à la nuit tombée. Nous demandons à notre nouvel ami de nous déposer sur la première aire de repos à la sortie de la ville, afin que nous puissions camper gratuitement et être aux premières loges pour commencer notre journée d’autostop demain matin. Ceci dit, ceci fait, Graham nous dépose ; il fait nuit noire. Deux autres voitures sont arrêtées, nous ne seront donc pas seuls cette nuit ! C’est rassurant car la réputation nocturne de Port Augusta n’est pas fameuse.
Mais nous sommes vite déconfits : dix minutes plus tard, tout le monde lève le camp ! Ils s’étaient juste arrêtés pour le diner… Et nous imaginions (à tord) que nous allions trouver une aire de repos arborée et tranquille, tel qu’il en jalonne la Nullarbor. Malheureusement, un rapide état des lieux à la lampe frontale nous fait déchanter. Cette aire de repos se révèle totalement impropre à héberger nos ambitions de camping… Tout est bitumé d’un bout à l’autre, grillagé, largement arrosé de pisse et jonché de détritus inidentifiables ! Un pauvre lampadaire épuisé jette un halo verdâtre sur la scène. C’est l’horreur !! Nous ne voyons pas d’autre alternative que de nous emmitoufler le plus chaudement possible et d’attendre le lever du jour, en déambulant pour se tenir éveillés… Nous sommes exténués, frigorifiés et désespérés.
Quand soudain, miracle !! Un énorme road train freine des quatre fers sur notre lieu de perdition. Le camion est magnifique, rutilant, tous chromes dehors. Il tire deux remorques remplies de moutons hagards. Un petit homme en sort. En nous mettant bien dans les phares pour éviter au pauvre bonhomme la peur de sa vie, nous nous présentons. Mick nous explique qu’un de ses pneus est à plat. Et il ne va certainement pas nous laisser là !! Il décide de nous emmener à Port Wakefield, à 100km d’Adelaide !! Un autre road train s’arrête, c’est le collègue de Mick qui vient l’aider à regonfler son pneu. La tâche accomplie, nous grimpons à bord ! Tous sourires, nous prenons place dans l’habitacle. Non seulement nous quittons cet infâme dépotoir, mais en plus nous faisons un tour de road-train !! C’est inespéré !!!
Alors que Mick fume clope sur clope en nous racontant ses tribulations de King de la route, je jette un œil sur la cabine. C’est un vrai appart ! Un grand lit, la télé, un four à micro-ondes… Grand luxe ! Le camion de Mick est l’un des plus gros modèles de road train qui existe. C’est un Western Star, custom made. C’est a dire entièrement construit sur mesure pour lui. Il tire 2 remorques transportant 700 moutons grâce à un moteur de 650cv, mesure 35m de long et pèse 85 tonnes ! Nous roulons ainsi 200 km en compagnie de Mick, à une allure de 80 km/h pour une consommation de presque 100L au 100 !! Pour tenir la distance il a 2000 litres de diesel dans ses réservoirs. Impressionnant ! Il nous dépose ensuite à une station service ouverte H24, aux alentours de Port Wakefield. La caissière, éberluée de nous voir ainsi surgir à 1h du matin, nous donne accès à une douche bien chaude ! Alléluia !! Nous plantons notre tente dans le terrain vague à l’arrière de la station pour quelques courtes heures de sommeil.
Adelaide
A 6h, nous sommes sur le pied de guerre, près à en découdre avec cette fichue route ! Peu de temps après, Marie s’arrête pour nous prendre. Elle nous dépose à quelques pâtés de maison de chez nos amis Joe et Rosa, le couple d’italiens possédant la ferme de cerises où nous avions travaillés lors de notre précédent voyage.
Ça y est !! Nous y sommes !! Il est 9h du matin, sixième jour de voyage, nous avons parcouru 2858 km en stop, dans une des régions les plus inhospitalières du globe !!!
A bientôt
Tintin & Riette
Contente de vous savoir arrives à bon port superbe camion bonne suite gros bisous.Mamie
Bravo les artistes MAMIE est rassuré.Moi qui aime les camions celui la SUPER Tu l’as conduis quentin ? ? ?il doit fallors quelques heures de cours ! ! ! ! ! 100L au 100 ont avais ça a l’armé en plus court mais avec la même consommation(( une dépaneuse avec grue impressionnant.))
Vite la suite…
Ah ces raod trains, sacrées pièces ! 7oo moutons, ça fait déjà un paquet, vaut mieux pas que MIck les compte…Il pourrait s’endormir au volant…
bises…
bon j’ai loupé un épisode ce weekend, mais je me rattrape 🙂
sympa le camion! 700 moutons, ça fait un paquet de côtelettes! 🙂
toujours aussi captivant de vous lire !!!! bisous tata odile
hé Gaultier 700 moutons il faut grand barbecue!!!
beau camion un peu gourmand quand même
à la prochaine…
Y’a des quoi faire un paquet de Kebab avec 700 moutons ! bèèèè…
J’aime vos récits ! On voyage avec vous c’est génial ! Bonne route !
Belle balade, beau camion. Portez vous bien, au plaisir de vous lire à nouveau.
Bonne continuation , bises, Fred.
Punaise bien joué les loulous, vous avez eu du courage de traverser cette immensité! 😀