Pris dans la tempête
Première nuit de camping après quelques heures de route. Nous plantons la tente dans un sous bois dont le sol est composé de cette fameuse terre ocre propre au désert australien. Dans la nuit le temps se gâte, et très vite nous sommes pris dans une tempête apocalyptique.
Le vent se lève, souffle, siffle, hurle. La fine poussière rouge de l’outback se met à voler, et entre dans la tente qui se gonfle, se plie et se tord dans tous les sens, outrée sans doute par le mauvais traitement infligé par la pression du vent. Cette maudite poussière s’infiltre partout et nous fouette. Nous ne pouvons plus respirer, Quentin commence à saigner du nez. Nous n’avons d’autre choix que de nous réfugier dans nos duvets et de nous couvrir la tête avec nos t-shirts malgré la température toujours autour des 30°C. Enfin la pluie arrive, collant au sol toutes ces vilaines particules. Mais le vent reprends de plus belle. Les éléments sont déchainés. Des éclairs scindent le ciel et le tonnerre gronde puissamment. Le vent souffle tellement fort que lors de certaines rafales nous ne sommes plus capable de différencier le bruit des bourrasques de celui des énormes road trains qui passent à toute allure sur la route, tous feux allumés, imprimant la forêt en ombres chinoises façon stroboscope sur la toile de notre tente.
Traversée de la Nullarbor
Nous passons nos journées suivantes à rouler au milieu d’un paysage désertique à perte de vue. La Nullarbor est un immense espace vide et plat. Les arbres se raréfient, faisant place petit à petit à une végétation jaunâtre et rabougrie, desséchée voire brulée lors d’un précédent incendie, et parsemée de sable orangé. La route se déroule au milieu telle une longue langue de goudron. Depuis la tempête d’hier soir, le ciel est composé de gros nuages gris et noirs à l’air menaçant, ce qui n’arrange pas le panorama.
A l’approche de la frontière entre le Western Australia et le South Australia, j’informe Adréa qu’il devra jeter tous ces fruits et légumes, miel, beurre et lait. En effet, afin d’éviter qu’une maladie touchant ces produits ne se répande d’un état à un autre, les australiens on aménagés des postes de contrôle et en interdissent le transport. Andréa n’est pas à l’aise, il stress un peu. Il nous explique qu’il attend le renouvellement de son visa vacances travail pour une seconde année et qu’il ne veut pas avoir de problèmes avec la police car il transporte un passager en trop dans son van. Nous faisons donc halte à la station essence la plus proche de la frontière et abordons deux femmes ayant une place de disponible dans leur voiture. Quentin passera la frontière à bord de leur véhicule, et nous nous retrouverons de l’autre côté.
Cette 3eme journée sera un peu plus intéressante, car la route ici longe la mer au sommet de falaises plongeant dans l’océan. Nous faisons donc halte à un tous les points de vue possible pour y prendre des photos. Le paysage à un air de bout du monde. D’un côté cette plaine infinie et désertique qui se casse d’un coup en falaises à 90°, puis de l’autre côté l’océan d’un bleu profond jusqu’à l’horizon. En fin d’après midi, nous assistons un a coucher de soleil à couper le souffle, imprimant une lumière presque divine dans des champs d’herbe dorée au milieu desquels sont plantés les éoliennes des fermes alentours. Les nuages ajoutent une touche digne d’un film fantastique, puis le soleil vire à un orange profond. Décidément nous ne nous lasserons jamais des couchers de soleils.
A l’approche de la première bourgade de l’autre côté de la Nullarbor, nous croisons un second panneau indiquant un nouveau contrôle des véhicules. Afin d’éviter des soucis à Andrea nous décidons de nous séparer. Nous allons camper ici. Nous trouvons un petit camping à l’air tout neuf, nous offrant le luxe d’un toit au dessus de notre tente (nous nous abritons sous un hangar), et d’une douche chaude.
Nous découvrons que l’endroit où nous avons atterri est tout à fait providentiel. En effet, tous les clients laissent ici leurs fruit et légumes en libre service afin de ne pas les jeter lors du contrôle. Nous retrouvons par hasard le gentil couple rencontré au lookout de Mt Charlotte quelques jours plus tôt. Avec eux voyage un de leur ami qui à bourlingué partout autour du globe. Une sympathie s’installe comme à chaque fois que 2 voyageurs se rencontrent. Il nous propose de cuisiner nos légumes dans sa casserole, ce soir nous mangerons chaud décidément quel luxe ! Ce repas nous revigore, il fait du bien. Car il ne fait plus 35°C depuis longtemps, la température à fatalement chuté conséquemment à notre descente vers le sud. Nous échangeons des récits de nos aventures respectives. En fin de soirée, le couple d’australiens nous propose de manger les restes de leur ragout de légumes qu’ils ont cuisiné en trop grande quantité. C’est trop beau, nous attaquons un second repas chaud ! Ils nous offrent même un gâteau au chocolat en dessert ! Nous nous couchons plein de gratitude envers l’univers entier.
De l’autre côté de la Nullarbor
Au petit matin nous reprenons le stop avec Harry. Il nous emmène jusqu’au prochain bled : Ceduna. Harry est un véritable hippie. Surfer, la 60aine, il nous rabâche durant 70km les méfaits de l’agriculture OGM, le côté obscur de la viande et les abominations des abattoirs, et nous parle de la sauvegarde de l’environnement. Tout ca en allongeant démesurément les syllabes.
Après une bonne heure d’attente à Ceduna, un gros bonhomme dans une voiture cradingue, avec une boite de Wolrd of Warcraft sur la banquette arrière et une photo de femme en string sur le tableau de bord, s’arrête. Nous lui disons vouloir aller à Port Augusta. Pas de problème nous réponds-t-il, je vous dépose sur la route. Nous avons un doute lorsqu’il tourne à une intersection au lieu de rester sur la voie rapide. En fait il nous déposera à Smoky Bay, à 40km de Ceduna sur la route de Port Lincoln, minuscule village près de la côte dont la route est en impasse ! Nous voilà coincés. Polis nous le remercions, nous essayons de ne pas énerver cet allumé du bocal.
Nous sommes en plein bush, sur une route sans passage. Pas le choix nous devons rebrousser chemin à pieds et espérer qu’une des rares voitures qui passera sur cette maudite route daignera s’arrêter…
A bientôt
Tintin & Riette
8h45 bonjour mes enfants votre voyage continu pas trop mal malgré cet orage .mon petit journal du matin fait plaisir .Les falaises et la mer très bien bonne suite
Gros bisous Mamie
coucou, comme toujours les photos sont magnifique. Je vois que le périple a été dur. Quentin ne prend pas trop d’avance (perte de poids) sur erwann,pour le mien aussi régime fruit légume.
Après avoir subit cette spectaculaire tempête, ça a dû être chaud, quels magnifiques paysages, avec ces falaises vertigineuses, coupées à la hache dans le plateau désertique, et ces ciels, à la fois menaçants et pleins de couleurs chatoyantes, inondant le bush…Superbe ! Vivement la suite…
papapo.
Olà !
Je vois que tout se passe bien pour vous et que vous profitez bien de votre périple ! Encore de belles photos, sympa le coucher de soleil sur le bush 🙂
A bientôt !
quand MAME vas ce mettre de nouveau a l’informatique pour vous suivre .
tempète de sable pépèpe un peu non ? ? ?Les voyages forme la jeunesse dit t’on
quand serez-vous grand ? ? ?Vive les photos de Mariette.
Ca fait quelques temps que je suis votre périple.
Je voyage avec vous, moi qui suis si casanier.
Merci. Bonne route.
Gilles H
C’es toujours avec grand plaisir de vous lire 🙂 Les photos sont à couper le souffle! Continuer c’est vraiment au top, vous nous faites trop rêver 😉 Pleins de bisous!
la bête préhistorique c’est un brocholon!!!!
sinon belles photos on dirait que le ciel est en feu
En 1976 Roy Buchanan a fait un album « A Street Called Straight » il a du l’écrire là-bas
bises
C’est un réel plaisir de vous retrouver en pleine forme et bonne santé.
Profitez bien et faites nous encore partager votre magnifique périple.
Les photos sont magnifique.
Bien à vous, bises, Fred.
Ça fait plaisir d’avoir de vos nouvelles! La tempête à du être rude .. En tout cas les photos sont magnifiques, vivement la suite !!
Gros bisous
Mimi
ca m’avait l’air sympa cette petite tempête. bizarre, vous n’avez pas fait de photo? 😀
En tous cas, les photos du nullarbor sont magnifiques, et les falaises sont impressionnantes!!
et la ligne droite de 150 bornes, c’est cool, tu mets le régulateur, tu cales bien le volant, ça te laisse 1h30 pour faire la sieste 😀