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Début Aout 2020 : l’épidémie de COVID-19 fait rage, la France est en sortie de plusieurs mois de confinement. Nous avons soif d’air frais, de randonnée et de voyages, mais il nous est impossible de réaliser les projets que nous avions imaginés pour cette année. Nous partirons donc découvrir des merveilles en France. Notre choix s’est porté sur un tronçon d’environ 220km sur 10 jours du Doubs aux crêtes du Jura, passant par le Mont d’Or. Cette région voit passer plusieurs grands itinéraires de randonnée : le GR5, le GR9 et le GR509 aussi appelé Grande Traversée du Jura (GTJ). Et pour la première fois, nous ne partirons pas seuls dans ce trek !

La Grande Traversée du Jura

En début d’année, avant le confinement, au cours d’une réunion de famille, nous avions proposé à Simon, sur un petit ton de défi, de nous accompagner lors de notre prochain trek. Simon est un petit-cousin de Mariette. Quinze ans, adepte de Fortnite et Fifa. Comme la majorité des adolescents de son âge, il n’a jamais fait de randonnée longue distance ni jamais véritablement campé. Mais il est féru de sport ! Est-ce pour cela qu’il ne s’est pas démonté ou par fierté de relever le défi ? Quoi qu’il en soit, il n’est pas complètement convaincu que ce sera les vacances de ses rêves, c’est pourquoi il nous demande s’il peut embarquer son pote Arthur dans l’aventure.
Arthur, 15 ans également. Il est en sport-études, et étant adepte de camps scouts depuis de longues années, il a déjà une solide expérience du camping, de la randonnée et du système D. Nous l’acceptons avec plaisir !

En parallèle, voilà déjà plusieurs années que deux de nos amis férus de trek nous proposent, chacun de leur côté, de partir avec eux. C’est l’occasion de le faire ! Marlène est adepte des voyages en solo, et des longues randonnées à travers la France et le monde. Quentin (Ah, oui, il va bien falloir suivre, vous aurez deux Quentin pour le prix d’un !), nous l’avons rencontré en Australie lors de notre premier voyage en territoire aborigène ! Depuis il baroude à droite et à gauche, mais surtout il habite à la montagne, lui ! Il est donc rôdé, l’animal !

L’équipe est en place et au complet ! Nous serons donc 6 sur les chemins de la Grande Traversée du Jura. La GTJ est un parcours d’environ 400km qui rallie Montbéliard à Culoz.
Le choix de notre parcours est arrêté sur la moitié sud du tracé : de Pontarlier à Bellegarde-sur-Valserine. Nous passerons par le sommet du Mont d’Or, puis par les forêts et vallées du Doubs pour enfin monter sur les crêtes du Jura, d’où nous pourrons contempler la Suisse et les Alpes avec le Mont Blanc !
Un choix idéal pour permettre aux deux jeunes de découvrir la randonnée en itinérance sans trop de complexité, ni de dénivelé. Ils y découvriront les vallées, la forêt, les lacs et la montagne sans avoir à passer des sommets de dingue !

Carte et tracé de la GTJ de Pontarlier à Bellegarde-sur-Valserine. Source : https://www.gtj.asso.fr/itineraires-et-activites/gtj-a-pied/
Carte et tracé de la GTJ de Pontarlier à Bellegarde-sur-Valserine. Source : https://www.gtj.asso.fr/itineraires-et-activites/gtj-a-pied/

Le départ à Pontarlier

Parking de la gare de Pontarlier. Quel plaisir de déplier ses jambes après 8h de route depuis notre Normandie ! Retrouvailles émouvantes avec les copains Marlène et Quentin. Nous ne nous sommes pas vus depuis plusieurs mois ! Ce que ça fait du bien de retrouver de vieux amis après ces mois de confinement. Nous sortons de la ville et grimpons dans un bois trempé par la pluie. La météo maussade ne nous rassure pas vraiment pour les jours à venir. Ils avaient pourtant annoncé un temps radieux ! Cette humidité fait ressortir le vert des feuilles et des champs, devenant presque fluo. La campagne rayonne d’une multitude de couleurs d’été. Nous arrivons rapidement au Fort Malher du Larmont inférieur, une ancienne forteresse abandonnée, construite face au château de la Joux. Premier belvédère de notre trek. Et quelle vue ! La vallée est éclairée d’une puissante lumière au travers de trouées dans d’épais nuages chargés de pluie.

Le Chateau de Joux vu depuis le belvédère du fort d'en face
Le Chateau de Joux vu depuis le belvédère du fort d’en face

Passé le château de la Joux, nous entrons dans une épaisse forêt à travers laquelle la piste s’élève en une pente raide. Bien raide… Comme nous l’avions parié ce ne sont pas les jeunes qui crachent leurs poumons, mais nous qui transpirons toute notre gourmandise du confinement. Foutues brioches « maison » et autres petits plats mijotés avec amour. Pourquoi êtes-vous si délicieux ?
Nous terminons la journée sous la pluie et établissons le campement à l’abri de deux rangées de bois de chauffage face au grand lac de Saint-Point. Nous construisons un bout de toit avec les tôles posées là pour protéger le bois et nous nous offrons le luxe d’un petit apéro à l’abri avant que les jeunes engloutissent leurs portions de nourriture lyophilisée en 2mn. Les bougres ont encore faim alors qu’on vient d’avaler un repas complet chacun ! Ils ne voient pas les choses de la même manière. Leurs estomacs clament du solide en quantité. Il faut les remplir coûte que coûte. Nous réalisons que la gestion de la nourriture va vite devenir un problème à ce rythme gargantuesque. Voyez-vous, c’est qu’un adolescent ça bouffe comme 4, c’est en pleine croissance ces machins-là.
La tombée du jour arrive petit à petit, colorant le ciel d’une lumière orangée vive. Nous restons tous les 6 assis sur une bûche à admirer le panorama : les sapins, le lac en contrebas, le coucher de soleil. Nous sommes seuls à l’orée des bois dans lesquels la vie nocturne commence à s’activer dans un délicat ensemble de sons légèrement étouffés par l’épaisseur humide de l’atmosphère… Quel spectacle ! Il y a pire pour commencer la randonnée finalement, non ?

Au sommet du Mont d’Or

Nous avions pour objectif d’atteindre le sommet du Mont d’Or et d’y camper pour profiter de la vue et faire des photo avec le lever de soleil. Mais lorsque nous entamons cette journée de marche, la pluie s’invite une nouvelle fois comme compagnon de route. Fort heureusement, nous traversons une épaisse forêt dont la canopée nous abrite un tant soit peu. En milieu de matinée, alors que nous arrivons vers Les Hôpitaux-Neufs, nous faisons une rencontre improbable : une vieille locomotive à vapeur est positionnée sur les rails de la gare et crache des nuages qui s’en vont vers le ciel rejoindre leurs lointains cousins. Deux hommes s’affairent à lui faire une beauté. Ces deux passionnés chargés de son entretient nous racontent son histoire liée à l’industrie d’autrefois dans la région. Aujourd’hui, elle a trouvé une nouvelle jeunesse dans le tourisme.

Le sentier pour monter au Mont d’Or longe les pistes de ski et celles de VTT de descente de la station de Métabief. Le chemin grimpe dans une épaisse purée de pois. Nous n’y voyons goutte ! La prudence est de mise : quelques amateurs de sensations fortes dévalent les pentes sur leurs deux-roues, s’envolant sur des tremplins et dérapant dans la boue. Il y a pourtant quelques belvédères qui ponctuent l’ascension vers le sommet du Mont d’Or, mais nous n’y verrons qu’un rideau blanc. Désorientés par ce brouillard, nous sommes contraints de demander notre route à une équipe d’opérateurs de remontées mécaniques qui nous fournissent quelques informations sur le chemin à venir. Puisque le temps ne le permettra pas, nous ne camperons pas ici ce soir, il faudra donc pousser plus loin que prévu dans l’après-midi.

De retour sur le chemin du sommet, un tantinet dépités par la vue inexistante, nous prenons notre mal en patience avec l’espoir que demain sera un jour meilleur pour randonner. Mais alors que nous atteignons le point culminant du Mont d’Or, le moral dans les chaussettes, l’impensable se produit : le ciel balaye la lourde couche de nuages en l’espace de quelques minutes. Le bleu est de retour et la visibilité avec ! Simon et Arthur jusque là peu convaincus de cette aventure commencent à réaliser que les récompenses se méritent. Et quelle récompense ! Nous sommes debouts, perchés sur l’arrête d’une immense falaise plongeant à pic 200 mètres plus bas. Derrière nous, les forêts du Doubs s’étalent à perte de vue, et en contrebas les vallées embrumées font leur apparition. Nous profitons de ce moment quelques minutes avant que la couverture de coton gris ne reprenne le dessus dans l’atmosphère. Nous voilà de nouveau sous la flotte et le brouillard…

Mariette, au sommet du Mont d'Or alors que les nuages se dégagent l'espace d'un instant
Mariette, au sommet du Mont d’Or alors que les nuages se dégagent l’espace d’un instant

Des vaches, des pâturages et de l’orage

Nos espoirs de marcher dans une météo clémente s’estompent encore un peu plus à l’aube de ce troisième jour. Ce matin rien n’a changé. Il fait gris, tout est trempé. Nous entamons une longue journée de marche alternant des passages en forêt et à travers des pâturages. Simon et Arthur marchent en tête faisant des pauses régulières pour nous attendre. Nous marchons derrière avec Quentin et Marlène en papotant, partageant souvenirs et anecdotes de nos différents voyages et treks. Les jeunes commencent à croire qu’ils vont nous mettre à l’amende tous les jours, mais tiendront-ils sur la durée des 10 jours de marche ?

Nous enchainons une succession de larges pâtures et petit-à-petit nous faisons connaissance avec les bovins qui paissent sur notre parcours. Hormis ces vaches, nous ne rencontrons quasiment personne. Les randonneurs sont une denrée rare de nos jours, semble-t-il. Mais cette compagnie animale a quelque chose d’apaisant. Hormis peut-être lorsque nous nous retrouvons dans un troupeau de génisses pas vraiment farouches qui se mettent à courir après avoir joué un peu avec nous. Ou encore lorsque des énormes spécimens adultes sont tranquillement installés à faire la sieste juste devant le portillon qui nous permet de sortir du pré. Fort heureusement, Quentin (non, pas celui-là, l’autre ! Suivez un peu !) ayant grandi dans une ferme, il a l’habitude des bêtes et a su gentiment demander à ces vénérables animaux de bien vouloir bouger un peu leur arrière-train de devant le portillon !

En fin d’après-midi, alors que nous sommes précisément en train d’installer le campement non loin de ce qui semble être une étable/refuge pour berger actuellement non utilisée, le ciel nous tombe sur la tête. Littéralement ! Un terrible orage s’est déclenché. Des trombes d’eau dégringolent. Des poissons tomberaient du ciel que cela ne nous surprendrait pas, tellement il y a de flotte. Vite ! Nous trouvons refuge sur un abreuvoir, renversé à l’abri sous un bout de toit qui dépasse le long de l’étable. Simon s’étale et s’endort, mort de fatigue. Nous regardons le temps passer et la pluie tomber en essayant de se mettre d’accord sur un plan : Mariette souhaite tenter d’entrer dans l’étable. L’intérieur n’a pas l’air utilisé et elle est certaine qu’une clef doit trainer quelque part. Marlène et les Quentin s’y opposent. On attendra que la pluie se calme et nous planterons la tente dans le champ à côté. La fin de l’orage est accompagnée de belles lumières de fin de journée et d’un thé bien chaud. La nuit sera salvatrice, mais toujours humide.

Au petit matin, nous sommes réveillés par les bruits d’une voiture qui progresse sur la piste. Est-ce les gardes forestiers ? Vont-ils nous réprimander car nous avons installé notre bivouac dans une pâture (ce qui est interdit) ? Il s’agit finalement du propriétaire de l’étable, venant s’occuper de ses bêtes parquées dans le champ voisin. En nous voyant, il s’approche pour discuter avec nous dans un fort accent Suisse. Nous lui expliquons que nous nous sommes fait prendre par l’orage hier, il nous invite à boire un café dans sa bâtisse. Nous plions le matériel et remontons retrouver sa femme dans une grande pièce où brule un feu de cheminée. Le confort est spartiate : pas d’eau, pas d’électricité, pas d’isolation. Une grande table de bois couverte d’une nappe à carreaux blancs et rouges meuble la pièce. Sur cette dernière sont déjà installés des tasses et des assiettes de biscuits. Toinette et Roger sont Suisses et viennent voir leurs bêtes quasiment tous les jours en passant par des pistes à travers la montagne. Il est 8h30 et Roger nous propose une petite goute d’abricot pour mettre un peu de fuel dans notre café. Cela ne se refuse pas. Quel délice !!! Tellement bon qu’il faut re-gouter cela sans café ! Nous restons presque une heure et demi à leur côté à papoter avant de reprendre nos activités respectives. Roger nous montre ses « chnisses » (génisses avec l’accent Suisse), et nous repartons à travers les prés et les bois…

Coucher de soleil sur les champs du Doubs après l'orage
Coucher de soleil sur les champs du Doubs après l’orage

A travers les vallées et forêts du Doubs

La pluie et l’épaisse couche de nuages jouant sur le moral de l’équipe, nous décidons de revoir légèrement notre parcours. Là où nous devrions traverser la vallée de Mouthe pour remonter dans la forêt de l’autre côté et enfin rejoindre Foncine-Le-Haut, nous coupons par le bas en empruntant un tronçon du GR5 jusqu’à Chaux-Neuve où nous pourrons nous restaurer et reprendre ensuite notre chemin vers Foncine-Le-Haut. Le GR5 passe dans un genre de tourbière, suivant une rivière provenant de la source du Doubs à côté de laquelle nous passons. Le grand replat nous donne des ailes. Nous abattons les kilomètres avec l’espoir d’une bonne pizzeria, repérée sur GPS, à midi.

Malheureusement en arrivant à Chaux-Neuve, les rues du village sont désertes. Les commerces ont tous leurs portes closes ! Notre réserve de nourriture est au plus bas, nous devions nous ravitailler ici. Nous attendons 14h sur le trottoir face à la station service et nous ruons sur la mini-épicerie qui s’y trouve dès son ouverture, afin de nous concocter un petit casse-croute. Nous mangerons mieux ce soir : nous modifions une nouvelle fois notre itinéraire pour viser un restaurant. De quoi remonter le moral ! Un coup d’Internet pour repérer les possibilités : à Foncine-Le-Haut, rien de probant. Nous demandons à la femme de la station service qui nous conseille plutôt une adresse à Chapelle-des-Bois. Mais c’est que nous devions arriver là-bas demain midi seulement ! Qu’importe, nous n’irons pas jusqu’à Foncine-Le-Haut. Nous continuerons sur le GR5 et couperons à travers bois pour y arriver à marche forcée dès ce soir ! Un coup de téléphone et la table est réservée : on nous annonce sur un ton très chic que nous serons installés dans le « petit salon ». Mais où allons-nous donc nous retrouver ?

Le GR5 nous fait passer par un large pré d’herbes hautes entouré d’une belle forêt de pins. De là, nous coupons à travers bois par une piste bien raide. La forêt est sublime. Parfaite opportunité pour un moment magique dans la vie d’un jeune randonneur : nous apprenons à Simon comment faire ses besoins dans les fourrés en respectant la nature. Bonne crise de rire !
Évidemment, fidèles à nous-même, nous perdons légèrement le cours de notre chemin, mais le retrouvons un peu plus loin. Nous arrivons finalement à Chapelle-Des-Bois à l’heure prévue. Le restaurant nous accueille malgré notre état. Nous sommes entièrement crottés suite à ces 4 jours de randonnée sous la pluie et commençons à sentir un peu les vestiaires de gymnase après un weekend de compet’ sportive. Le-dit petit salon est une petite salle à l’image de la voix qui a pris notre réservation : très chic. Un couple de cinquantenaires y prends l’apéro en tête-à-tête… A notre arrivée, leur visages se décomposent. Désolés, m’sieur-dame. Par respect pour ce couple à qui nous venons de briser une belle soirée romantique, nous gardons nos chaussures, et Mariette et Marlène en profitent pour se faire une toilette intégrale dans les WC du restaurant. Ça c’est moins chic, mais c’est la vie en trek…

En arrivant sur Chappelle-des-Bois. Demain nous grimperons en haut de cette falaise.
En arrivant sur Chapelle-des-Bois. Demain nous grimperons en haut de cette falaise.

Nous avons maintenant le ventre bien plein, et certains d’entre nous sont presque propres. Mais Chapelle-Des-Bois est un village où le camping sauvage est interdit mais où il n’y a absolument aucune alternative pour le randonneur hormis des hôtels. Pas de camping officiel. Une aire de camping-car existe, mais il est défendu d’y planter une tente. Des douches existent mais elles sont fermées, et les hôtels refusent que l’on se douche chez eux, même en payant. Pas de robinet d’eau potable non plus. Qu’ils aillent au diable, nous irons camper dans les bois derrière le village. Cette expérience fut la première d’une série de déceptions quant au manque flagrant d’infrastructures pour les randonneurs le long du parcours. Malgré ses 3 chemins de randonnées, plusieurs tracés longue distance de VTT et d’équitation, et malgré le fait que ces itinéraires traversent des villages régulièrement, nous avons fait face à une véritable absence de points d’eau, douches, campings ou épiceries. Est-ce dû à l’épidémie de COVID-19 et au manque de main d’œuvre saisonnière ? Bien que le fait de se retrouver dans la nature et isolé du monde soit le propre de la randonnée, il est étrange d’avoir établi ce parcours sans avoir pensé ne serait-ce qu’a l’accès à l’eau potable pour les randonneurs. Tout est prévu pour les camping-cars mais rien pour les itinérants légers…

Coucher de soleil sur une colline à vaches.
Coucher de soleil sur une colline à vaches.

En route vers Les Rousses

Le zip de la fermeture éclair de la tente n’a pas encore terminé son chemin jusqu’à la butée que nous tressaillons déjà de joie. Dehors, à travers l’épais feuillage de la forêt où nous nous sommes installés de nuit hier soir, nous apercevons un bleu vif ! Le mauvais temps a été chassé par le soleil qui marque son grand retour. Voilà de quoi motiver les troupes. D’autant plus que parcours du jour nous fait passer le long de deux lacs et à travers une forêt chargée d’Histoire avec un fort à l’abandon et la Falaise des Trépassés. Ce grand mur de pierre naturel est gravé de noms placés dans la roche par les habitants à l’époque de la Révolution Française qui avait interdit les lieux de culte. Les habitants venaient y inscrire le nom de leurs défunts et y tenaient des messes illégales.

Cette étape est importante pour nous car elle représente la moitié du parcours. Elle est critique car c’est la dernière porte de sortie pour Simon et Arthur s’ils ne souhaitent pas continuer avec nous. D’ici nous pourrons les mettre dans un bus qui les emmènera à une gare… Il n’est de toute façon pas certain qu’ils puissent continuer l’aventure. Arthur a des douleurs à l’orteil depuis hier. Il a souffert d’un ongle incarné il y a peu et il soupçonne une rechute… Nous décidons donc de nous prendre un jour de repos en arrivant à Les Rousses pour surveiller cela et prendre une décision quand à la suite de notre périple.

Les Rousses est une grosse station touristique assez réputée dans la région. On y trouve un petit centre-ville avec des commerces et restaurants, un grand lac avec une base nautique, des fruitières pour les amateurs de fromage que nous sommes, et tout ce qui va avec les activités touristiques. Mais pas de camping ! Une fois de plus, nous serons contraints de passer la nuit en campant illégalement. Pas de douches non plus. Ces dernières ont été fermées pour protéger le lac. Tant pis, le bain sera fait dans le lac. On se frotte avec le sable et un minimum de savon bio. Ça fait quand même sacrément du bien !

Le pied d’Arthur est sacrément amoché. Nous réussissons à contacter un podologue par visio, et laissons à Arthur le choix pour les jours qui viennent : continuer ou abandonner ici ? Après mûre réflexion et concertation avec les parents d’Arthur et Simon, ils s’arrêteront ici. Mais ils ne rentrerons pas en train. Ils resteront à Les Rousses jusqu’à notre retour dans 4 jours ! Ils vont rater les crêtes du Jura, mais auront tout de même marché près de 100km, pour une première c’est pas mal ! Ils peuvent être fiers. Nous, nous continuerons avec Quentin et Marlène et nous en profiterons pour modifier notre itinéraire et aller un peu plus tôt que prévu chercher ces fameuses crêtes tant attendues, en passant par un bout du GR9. Mais cette histoire sera pour la prochaine fois !

M. & Mme Shoes

Camping en toute illégalité sur les berges du Lac de Rousses. Finalement c'est pas mal :)
Camping en toute illégalité sur les berges du Lac de Rousses. Finalement c’est pas mal 🙂

Informations pratiques

Le site officiel de la Grande Traversée Jurassienne où vous trouverez beaucoup d’infos sur l’itinéraire, le dénivelé, les étapes, une trace GPX, …

Quelques bonnes adresses :

  • A Les Hopitaux-Neufs, la boulangerie Le Fournil du Mont d’Or propose d’excellents sandwichs au Comté et saucisse de Morteau. Plus loin, sur la Route de la Poste, à l’entrée du camping Le Miroir, se trouve La Ruche un petit bar/restaurant très sympathique avec un accueil chaleureux et d’excellentes planches de charcuterie/fromage. Ils accepteront de vous remplir vos gourdes d’eau sans souci.
  • A Chaux-Neuve, la petite épicerie de la station essence Chez Chantal propose un choix de produits locaux (pain, fromage, charcuterie, fruits, …) de très bonne qualité. Attention l’épicerie est fermée entre 12h et 14h.
  • A Chapelle-des-Bois, l’hôtel-restaurant Les Clochettes du Risoux, un peu chic mais pas trop, propose une très bonne cuisine rurale à l’image de l’établissement : un peu gastro, mais pas trop. Nous avons pu y faire remplir nos gourdes d’eau.
  • A Bellefontaine, l’hôtel-restaurant La Chaumière propose des bières locales pas mal du tout et d’excellent burgers. Le reste de la carte avait l’air délicieux également.
    Au pied de l’église se trouve une fontaine indiquant une eau non potable. Nous y avons tout de même fait le plein de nos gourdes et n’avons pas eu de soucis. L’eau y même très bonne !
  • A Les Rousses, le restaurant Chalêt Regain propose des burgers pour le moins originaux, et des fondues absolument terribles ! A ne pas louper. Nous avons également essayé la pizzeria La Pastoria, ainsi que la crêperie La Traverse où nous avons également très bien mangé.
    Pour le plein d’eau, au niveau de la base nautique près du lac, se trouve des toilettes avec des prises électriques et des robinets d’eau potable.

Cet article comporte 2 commentaires

  1. Très beau récit qui résume très bien les joies et les problèmes de ce tracé. Pour habiter dans l’un des villages, je confirme que les problèmes en eau et autres ne sont pas dû à la COVID, mais récurrents tous les ans. C’est vraiment dommage pour un trek aussi long de ne pas développer les infrastructures nécessaires et une honte pour les commerçants et les hôtels qui ne font rien pour aider les randonneurs, nombreux l’été.

    1. C’est vrai que c’est assez surprenant. Il faut quand même souligner que la plupart des commerçants nous ont très bien accueillis, on accepté de remplir nos gourdes et nous ont indiqué des emplacements où l’on pouvait s’installer pour le bivouac sur des lieux c’est toléré et ainsi dormir sans risquer se faire choper par les patrouilles de gardes.
      Mais les quelques mésaventures négatives nous ont quand même carrément marquées. Un restaurant nous a fait payer pour remplir nos gourdes au robinet alors qu’on avait laissé une ardoise pour un apéro + dîner pour 4 personnes… Les rares hôtels ou gîtes ouverts nous on tous refusés des accès à des douches alors qu’on proposait de payer pour. En passant devant un hôtel où l’on a bu une bière en terrasse, on nous a même installés derrière le bâtiment à l’écart des autres clients.
      Mais il ne faut pas laisser ces points négatifs ternir la beauté de la région et du trek !

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