Est il possible de traverser l’Australie en stop ? Question sujet à débats… Lorsque nous avons lancé notre projet de traverser le pays d’ouest en est en stop, nous avions déjà voyagé durant 11 mois dans ce pays, et avions traversé en 4×4 des régions parmi les plus inhospitalières de l’île continent. Nous savions donc où nous allions mettre les pieds (D’ailleurs si vous comptez partir en road trip plutôt qu’en « stop trip », lisez aussi donc notre article à ce sujet !).
Mais chaque fois qu’on partageait ce projet avant de se lancer (en France ou avec des locaux en Australie), les mêmes remarques revenaient sans cesse : « Mais vous êtes fous ! C’est dangereux ! », ou encore « Vous allez vous faire tuer, c’est hyper dangereux il y a des fous partout qui tuent les backpackers », ou tout simplement « Impossible ! ».
Est il possible de traverser l’Australie en stop ?
Pourtant nous l’affirmons maintenant : voyager en stop en Australie est possible ! Et c’est même simple ! Nous avons parcouru environ 5000km en stop de Bunbury à Adelaide en passant par Perth, Kalgoorlie et au travers l’immense plaine de la Nullarbor. Puis de Sydney à Townsville en longeant la côte par Brisbane.
Nous avons traversé Adelaide – Sydney à bord de l’Indian Pacific, un autre rêve que nous n’avions pas réalisé la dernière fois.
Durant tous ces kilomètres nous n’avons croisé que 3 autres auto-stoppeurs mais avons fait des tas de rencontres mémorables avec des australiens fantastiques !
Mais avant de se lancer et tendre le pouce, voyager en stop en Australie est un projet qui demande un minimum de préparation en raison du climat et des distances qui sont parfois énormes. Il faut donc être informé de plusieurs choses qui vous permettront de mener à bien ce projet.
Parlons d’abord du climat.
Tout le monde le sait : il fait très chaud en Australie. Mais pas toujours ! Si vous traversez le désert, les nuits peuvent être très froides. Il arrive aussi que de violents vents se déchainent. Il peut également pleuvoir de lourds rideaux de pluie. En bref tout est possible !
Nous vous conseillons donc de bien vous équiper afin de pouvoir pallier à toutes les situations. Pour notre voyage nous avions embarqué chacun un sac de couchage 10°C-5°C, avec un sac en coton (qui permet de gagner quelques degrés lorsqu’il fait froid), et pour les nuits les plus froides chaussettes et polaires. Partir avec un sac de couchage plus épais risquerait de vous faire passer d’horribles nuits à transpirer sous la chaleur. Un poncho de pluie doit impérativement faire partie de votre liste d’équipement. En effet, personne ne souhaite prendre à bord de son véhicule un backpacker trempé.
Autres accessoires indispensables ? La crème solaire et un grand chapeau couvrant bien les oreilles et la nuque (oubliez la casquette ou le bob Ricard !). Il arrive parfois d’attendre plusieurs heures en plein soleil, ces deux derniers équipements vous sauveront de méchantes brulures qui arrivent beaucoup plus vite qu’on ne le pense.
Et les distances ?
Le trajet est le second point à préparer lors d’un voyage en stop en Australie. En dehors de la côte est et sud, les villes sont parfois séparées de plusieurs centaines de kilomètres. Il donc faut prévoir de quoi manger et boire pour plusieurs jours. Mais également penser au ratio poids/volume/apport nutritionnel de ce que vous choisirez d’emporter.
L’eau étant une denrée rare dans ces contrées, nous avions choisi de nous nourrir uniquement de nourriture « sèche », non périssable, et ne nécessitant pas de cuisson afin de ne pas avoir à trimballer un gaz cooker de camping (boites de thons, biscottes de riz, barres de céréales, jerky beef, mélange de fruits secs et noix, …). En plus de cela nous avions un stock d’eau de 3 litres/personne que l’on remplissait dès que possible !
Il peut arriver que certaines personnes vous transporterons pour plusieurs jours. Il est donc indispensable d’être autonome niveau couchage. Nous vous conseillons fortement d’emporter avec vous une tente randonnée de qualité (oubliez la Oztrail à 50$), car une tempête de sable en désert est vite arrivée, et bon courage pour y passer la nuit sans protection, ou dans une tente qui pourrait casser sous la pression du vent. Une tente de couleur sombre (noire ou verte foncée comme la notre) est également plus facile à dissimuler lorsqu’on souhaite se cacher pour camper.
Avoir une carte avec l’ensemble des villes moyennes et grandes est l’autre outil à ne pas oublier. Ainsi lorsqu’une voiture s’arrête il est possible de vérifier que l’endroit ou se rend le conducteur se trouve bien sur votre itinéraire. C’est toujours ennuyant de se faire dévier de son trajet et se retrouver coincé là où personne ne passe…
Et concrètement, comment ça marche ?
Simplement 🙂 Le stop est autorisé ou toléré en fonction des états (nous avons demandé à la police et eux même ne savent pas car la loi est plutôt floue apparemment), à partir du moment où on n’entrave pas la circulation et qu’on ne présente pas un danger.
Concernant les histoires sordides qu’on peut entendre tout au long du trajet nous avons choisi un minimum de sécurité en mémorisant la plaque d’immatriculation des voitures qui se stoppent (et en cas de soucis envoyer dans la mesure du possible un message à ses proches par SMS) et l’école du stop sans indiquer notre destination sur notre pancarte. Ainsi lorsqu’une voiture s’arrête, nous engagions la discussion en premier en demandant de suite où le chauffeur se rend afin qu’il nous réponde sans savoir où nous nous allons.
Trouver un slogan ou un truc marrant est aussi un bon moyen de mettre les gens en confiance (« Australian Hichhiking Tour », ou « Freshly Showered », ou autre soyez créatifs). Mais nous avons constaté que la plupart du temps les gens qui nous on embarqué n’ont pas eu le temps de lire la pancarte.
Trouvez vous un parfait spot de stop : ombragé, non loin des villes (afin de pouvoir dormir et trouver de l’eau si personne ne s’arrête), avec de la place derrière vous pour que les voitures puissent s’arrêter, et si possible là où les voiture roulent doucement.
La sortie des ville est généralement un bon point car cela élimine tout le trafic local, donc toutes les voitures qui passent par là vont dans la même direction que vous.
Présentez bien. Essayez de ne pas porter des vêtements sales, cachez la crasse de vos cheveux avec votre chapeau. Les lunettes de soleil sont à bannir afin que le chauffeur puisse voire votre regard. Et munissez vous de votre plus beau sourire.
Lorsque vous montez avec quelqu’un mettez vous d’accord sur l’emplacement où vous serez déposés. Il vaut mieux refuser poliment une voiture que de se faire déposer au milieu de nulle part !
Nous avons constaté que moins il y a de monde plus le stop fonctionne bien ! Nous n’avons eu aucun souci à traverser l’ouest et le désert de la plaine de Nullarbor. En revanche la côte Est beaucoup plus peuplée a été plus difficile à traverser et les attentes beaucoup plus longues.
Très souvent les personnes qui nous on pris en stop nous on proposé l’hébergement, une douche et même parfois un repas ! Lorsque nous avons été coincés en ville, nous avons demandé spontanément à des personnes dans la rue, plusieurs fois, si on pouvait planter notre tente dans leur jardin. La plupart des gens ont accepté ! C’est un très bon moyen de rencontrer du monde, de passer une nuit en lieu sûr, et parfois de repartir le matin en voiture !
Quant à la question : les road trains prennent il des auto stoppeurs ? La réponse officielle est non, pour des questions d’assurances. La réponse réelle est oui ! Nous avons été embarqué deux fois par des road trains. Mais il faut beaucoup de chance apparemment, c’est très rare, et seuls les chauffeurs possédant leur propre camion pourront prendre la décision de s’arrêter ou non.
N’ayez pas peur, lancez vous ! Le stop est une expérience incroyable !
Super article, je voulais savoir, pour une fille seule, est ce safe ? c’est mieux à deux car on peut se soutenir mais je ne sais pas si j’aurai de compagnon de voyage par la suite.
Merci pour votre avis et conseils
Salut Tiphaine,
C’est difficile de répondre à la question du « safe ». Seule ou à deux il y a toujours une part de danger, mais il ne faut pas tomber dans la paranoïa non plus. Comme on le souligne dans notre article, tout le monde prétend que c’est dangereux mais nous l’avons fait sans soucis ! Après peut être que le fait d’être une fille seule peut changer la donne, mais nous ne pouvons pas répondre à cette question. Nous n’avons rencontré qu’un seul autre auto-stoppeur sur notre trajet, et c’était un mec. Donc nous n’avons pas plus d’infos concernant les femmes.
La plupart des australiens sont très sympas, mais sorti des agglomérations on retombe vite dans les clichés des gros lourds machistes (attention, on ne dit pas par là que c’est une généralité hein !). Cependant il y a énormément de couples de retraités qui voyagent, souvent les seuls véhicules avec les backpackers sur les grandes distances d’ailleurs, mais ils prennent très rarement des stoppeurs faute de place ou de confiance.
Mariette ne l’aurait pas fait seule, ou alors avec énormément de prudence (et un petit spray lacrymogène 🙂 ). Il faut évidemment éviter les conversations sexe, ou sujets dérangeants, et mettre les choses au clair de suite avec le chauffeur. Ne pas hésiter à refuser un lift si le chauffeur n’inspire pas confiance.
Faut aussi t’imaginer passer quelques nuits seule dans le désert ou en bord de route…
En gros, le choix dépendra de ta personnalité et ta volonté, ainsi que du trajet que tu veux faire. Avoir un compagnon de route est quand même l’idéal on pense.
Merci pour cette article ! Si je trouve pas de jobs avant fin janvier je compte vendre ma voiture et faire du stop de adelaide a cairns et voir + !! Tes conseil me seront tres utiles !
Pk pas prendre contact tiphaine! Un c’est bien a deux c’est mieux !
Super article .
Un véritable voyage d’aventure !
J’aime beaucoup votre blog, j’adore vous lire !
A bientot !
Salut les gars, j’suis un grand amateur de stop. J’en ai fait pas mal mais en France et dans les pays avoisinants. Cependant là j’ai 1 semaines et demie devant moi pour faire Perth -> Geelong. Est ce possible ? Parce qu’il y a 36 h de voitures, mais ça c’est rien. Le truc c’est que sur ma route va y’avoir en tout 5 villes. Même si la route devient unique et que la voiture qui ira par là ira dans mon sens les villes sont pas mal éloigné. Mais bon après une fois qu’on est pris on est pris.
Après de toute façon je compte pas descendre au milieu de nul part. J’vais essayé de traverser ville en ville. Voilà
Salut Qoiki,
Hum… Ça nous semble short. On a mit 7 jours pour faire Bunbury – Adelaide (en passant par Perth et Kalgoorlie) et on considère avoir été pas mal chanceux. On a rarement attendu longtemps sur la côte ouest, et on a même réussi à se faire ramasser en pleine nuit de galère par un road train ce qui nous a fait gagner pas mal de temps !
Le problème du stop avec un impératif c’est que t’es jamais certain d’y arriver à temps, surtout sur une longue distance comme ça. Le problème c’est pas les 36h de voiture c’est sûr, c’est de se faire ramasser sans attendre 4h 🙂
Have fun !
Ba après y’a toujours mon karma sur qui je peut compter, puis quand j’ai voulu rentrer chez moi en Picardie (j’étais à Millau et j’suis parti vers 8h de là-bas) et finalement après quelques péripéties j’étais à Clermont bloqué (18h du soir+ pluie) et j’ai trouvé un chauffeur poid-lourd qui m’a emmené jusqu’à Angers et à 2h du matin j’ai réussi à trouver deux jeunes bien sympathique pour me ramener direct chez moi. Puis après j’me dit que une fois arrivé à Norseman, si je me fait prendre c’est au moins jusqu’à Ceduna vu qu’il n’y a absolument rien entre (à part la nature bien sur). C’est un projet risqué certes je peut le comprendre surtout dans un pays comme l’Australie où dame nature nous mène la vie dure !(Quelle rime!)
(Désolé pour le 2ème commentaire) et si j’arrive à me faire prendre à Norseman pour aller minimum jusqu’à Ceduna j’aurai déjà fait le plus dur et le plus long je pense. (C’est dingue comment on pourrait faire des sous-entendu avec ça. Non c’est juste mon esprit qui à trop à mal subi le changement de pays)
(3ème commentaire ><, So sorry !) Et puis j'ai calculé de tête, j'ai 250h pour en passé 36 en voiture. ça me laisse le temps d'attendre de logues heures (ou pas =p)
ca marche Les photos toujours sublimes je viens de me rendre compte que je ne sui pas sur la bonne page
@Qoiki : Si tu arrive à trouver un road train sur la Nullarbor alors ouais ! Si tu tombes sur un vieux van de backpacker, c’est autre chose 🙂 C’est super cool mais par exemple nous ça nous a pris 3 jours pour faire Norseman-Ceduna à 80km ! Les anciens en 4×4/Caravane ne ramasse pas, ou très peu les auto-stoppeurs. Notre chance c’est les locaux qui voyagent seuls en voiture sur de longues distances et qui peuvent parfois te transporter sur 500km ou plus. Un peu en dehors de Perth on a été pris jusqu’à Kalgoorlie d’une traite. On a un peu galéré entre Kalgoorlie et Norseman. Puis à Ceduna quelques aventures que tu peux lire dans nos carnets de voyages puis on a été pris d’une traite encore jusqu’à Port Augusta. A partir de là rejoindre Adelaide a été assez facile, surtout qu’on a eu la chance d’avoir été ramassé par un road train !
Ca fait donc Bunbury-Perth 1j, Perth-Kalgoorlie 1j, Kalgoorlie-Norseman 1j, Norseman-Ceduna 3j, Ceduna-Port Augusta 1j, Port Augusta-Adelaide 1j
Je lis ce récit avec un an de retard mais je tiens tout de même à vous tirer ma révérence ! Beau parcours et je ne cesse de le dire : le stop c’est génial et il suffit de se lancer.
Dans mon dernier article, j’explique ma première fois en autostop : http://capitaineremi.com/autostop-premiere-fois-oser-se-lancer-1376/