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Après une journée de repos dans la vallée de Doberdöl, nous reprenons notre trek en direction de Milishevc au Kosovo, en suivant une longue crête faisant la frontière avec l’Albanie ! Le ciel est couvert d’une épaisse couche de nuages et un vent glacial balaye les sommets. Nous devrons faire face à un nouvel obstacle : les marquages chaotiques de Peaks of the Balkans qui nous jouerons plus d’un tour…

Peaks of the Balkans – Étape 4 : De Doberdöl à Milishevc

Peaks of the Balkans - Map - Doberdöl to Milishevc23km, 8-9h, D+ 1440m, D- 1500m

C’est à regret que nous quittons Doberdöl pour nous élancer vers le Kosovo. Cette quatrième étape nous offre encore des paysages superbes bien que le temps soit nuageux et surtout, extrêmement froid. Nous traversons d’abord le fond marécageux et non balisé de la vallée de Doberdöl pour grimper de pleine face sur son versant opposé. Voilà qui nous met dans l’action et nous réchauffe ! Fort heureusement, le petit déjeuner de la Bashkimi guesthouse était gargantuesque ! Au sommet nous retrouvons Deborah, une canadienne que nous avons rencontrée hier à l’étape. Elle a 60 ans et marche seule les 192 km de Peaks of the Balkans. Partie ce matin comme une fusée, elle s’est trompée de chemin en passant le col. Nous vérifions nos deux GPS puis elle repart à toute berzingue pour bientôt disparaitre derrière le versant d’une montagne. Nous nous regardons l’air incrédule. « Mais c’est une machine ! »

En quittant la vallée de Doberdöl, au départ de notre 4ème étape de Peaks of the Balkans
En quittant la vallée de Doberdöl, au départ de notre 4ème étape de Peaks of the Balkans

Un vent glacial souffle sur la crête que nous longeons pendant des kilomètres, semblant sans cesse vouloir nous balancer d’un côté ou de l’autre du précipice. Précisons que nous restons à une altitude de 2000m quasi-constante, ce qui explique ces températures peu estivales. Cette crête est splendide et nous profitons pleinement du paysage, malgré le vent tonitruant. Le froid nous fouette le visage, nous demandant de redoubler d’effort pour avancer. Nous brûlons nos réserves d’énergie bien plus vite que les jours précédents. Nos mains commencent à rougir et nos doigts à s’engourdir. Nous sommes partis sans gants ! Quels débutants ! Nous nous en mordons les doigts (oui, en fait non, c’est juste une expression hein, mais elle est plutôt bien appropriée non ?). Mariette est frappée d’une idée de génie ! Nous n’avons qu’à enfiler nos chaussettes de rechange sur nos mains ! Nous avons un peu l’air con, mais qui pourrait bien nous voir ici ? Peut-être John et Alyson, ce couple d’anglais que nous avons également rencontré à Doberdöl ? Ils marchent derrière nous, nous les apercevons de temps en temps au détour d’une ouverture dans un versant. Ils nous rattrapent en effet après quelques heures. Décidément, tout le monde nous dépasse! Nous sommes de vraies limaces! Il faut dire pour notre décharge qu’ils n’ont que de petits sacs à dos. Ils ne transportent pas de matériel de camping comme nous, et nous prenons beaucoup de photos avec cette lumière contrastée par le gris du ciel !

Sur la crête entre Doberdöl et Milishevc - Peaks of the Balkans
Sur la crête entre Doberdöl et Milishevc – Peaks of the Balkans

Cette étape n’est pas très technique et ne nous fatigue que modérément malgré le dénivelé important (mais graduel) et la longue distance (mais nous sommes bien reposés). Par contre, elle nous cause du souci et nous nous égarons bien des fois. Notre guide n’est pas précis et notre GPS yoyotte sérieusement. Est-ce à cause du vent ? Toujours est-il que nous faisons pas mal de détours. Le marquage sur cette section n’est pas terrible du tout. Figurez-vous que tous les chemins sont marqués des même codes de couleurs blanche et rouge. A-t-on idée ? Et comment sait-on quel chemin est le bon à chaque intersection ? Car la montagne est truffée de chemins partant en tous sens et ce n’est pas simple de ne pas y perdre son latin. Cette crête est un lieu de passage, il est vrai, représentant les frontières conjointes du Kosovo, de l’Albanie et du Monténégro. Il est d’ailleurs possible, à partir de cette crête, de couper le trek de Peaks of the Balkans en une plus petite boucle, passant directement au Monténégro en délaissant la partie kosovar.

Entre Doberdöl et Milishevc - Peaks of the Balkans
Entre Doberdöl et Milishevc – Peaks of the Balkans

Une intersection est marquée par un poteau de panneaux jaunes avec des indications directionnelles. Une flèche pointe la direction de Roshkodol vers la vallée, indiquant 1h30. Nous consultons notre guide, qui n’indique absolument pas cet embranchement ! Pour rejoindre Roshkodol, nous sommes censés continuer sur la crête encore un long moment ! Mais qu’est ce que c’est que ce travail ? Sérieusement ! Une marque sur un rocher derrière nous indique également Roshkodol en direction de la vallée en contrebas, mais notre GPS n’a aucune trace enregistrée en cette direction, il indique la crête lui aussi. « Merde ! Voilà, ça m’énerve ! C’est quand même pas compliqué de faire un marquage correct ! » s’exclame Quentin. Nous prenons un peu de hauteur pour essayer de trouver des repères avec le GPS. Il faut prendre une décision. L’espace d’un instant, il nous semble apercevoir le couple d’anglais en contrebas, mais à y regarder de plus près nous ne voyons plus rien. Comment en être surs ? Nous prenons la décision de continuer sur la crête, au moins pourrons nous suivre les tracés qui sont indiqués sur notre GPS.  Le long de la crête, nous prenons le temps de contempler les innombrables fleurs qui colorent intensément les alpages des montagnes de la région de Peaks of the Balkans ! Cela nous console. Quelle incroyable diversité !

Nous finissons quand même par quitter la crête et rejoindre Roshkodol au Kosovo, après 3h de marche en plein vent (contre les 1h30 annoncées sur le panneau plus tôt). Ce petit village niché entre les résineux est composé de chalets modernes et flambant neufs, contrastant fortement avec ce que nous avons pu voir côté albanais. S’agit-il d’un charmant village de maisons de vacances pour riches kosovars ?  Où est-ce la norme dans ce pays, plus développé et plus riche que son voisin peut-être ?

Nous suivons une piste 4×4 à travers la forêt pendant encore 2 heures pour atteindre Milishevc. Ces deux heures nous paraissent longues, loin des vues spectaculaires des sommets des étapes précédentes de Peaks of the Balkans. Surtout qu’elles se terminent en une intense montée ! Heureusement, les températures sont plus clémentes dans la vallée. À Milishevc, nous trouvons refuge au chalet Rusta. La propriétaire est douce, circulant à pas feutrés dans ce chalet-cocon bien réconfortant. Nous buvons du thé dans le canapé, éclairés à la bougie. Il n’y a visiblement pas d’électricité. La cuisinière à bois, postée massivement dans un angle, répand dans la pièce une alléchante odeur de pain chaud. Nous prenons une chambre, car le terrain dehors n’est pas propice à planter la tente et la pluie menace sérieusement. Nous y retrouvons John et Alyson avec qui nous partagerons le logis. Ils nous confirmeront qu’il fallait bêtement suivre le panneau à l’intersection pour Roshkodol et qu’ils ont bien mis 1h30 pour y arriver… Ce soir nous avons même l’immense privilège de prendre une douche bien chaude ! Nous mangeons un excellent diner, dans une atmosphère agréable et reposante, pendant que le mari de notre hôtesse, ancien professeur de géographie, nous entretient à voie forte de géopolitique mondiale. Ça a l’air drôlement intéressant mais nous ne saisissons pas tout. La barrière de la langue à malheureusement ses limites…

En arrivant a Roshkodol
En arrivant a Roshkodol

Note :
Voici une autre adresse que nous pouvons recommander pour cette étape. Deborah, la randonneuse canadienne, nous raconta plus tard avoir passé sa soirée la plus mémorable de Peaks of the Balkans à la guesthouse Lojza, située un peu avant Milishevc, au sein d’une famille très accueillante parlant anglais.

M. & Mme Shoes

Cet article comporte 3 commentaires

  1. Hello,

    Je vous écris de la part du Chalet Rrusta à Milishevc.

    Votre récit est très sympa, et vous en remercie. Cela nous donne encore plus de courage et l’envie de continuer à recevoir des randonneurs.
    Nous espérons vous revoir bientôt 🙂

    Adriatik

    1. Salut Adriatik,

      Oh ! Génial ! Merci beaucoup !
      Tu les a rencontré récemment ? Nous avons un super souvenir de cette nuit là perdus dans les nuages et la pluie ! La chaleur du chalet et la douceur de ses hôtes ont été d’un bon soutient pour le moral 🙂
      On espère pouvoir retourner dans la région un de ces jours aussi !

  2. Bonsoir,
    Tout d’abord merci beaucoup pour ce très beau récit. Vous venez de nous motiver pour réaliser un itinéraire similaire. On se pose pourtant une question d’ordre pratique : est-il possible d’arriver facilement en transport en commun au premier point de randonnée et comment avez-vous fait pour le retour également ? Merci d’avance pour votre aide !

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