Au sud de la belle et préservée péninsule d’Akamas à l’ouest de Chypre, on trouve de magnifiques plages sauvage de sables bruns et les gorges d’Avakas, au fond desquelles il est possible de faire une très belle randonnée ! Nous avons choisi une boucle de 10km parmi plusieurs options possible. Puis profiterons d’être dans les parages pour aller voir une curiosité : l’épave du Edros III échouée à quelques mètres du rivage, formant ainsi un gigantesque récif que la houle rouille et transforme avec le temps…
Randonner dans les gorges d’Avakas
Il faut emprunter une piste 4×4 poussiéreuse pour accéder au parking des gorges d’Avakas. Nous y parvenons avec notre voiture de location en roulant doucement et en ne faisant pas les zinzins. Parce qu’on nous a bien formellement répétés que l’assurance de la voiture ne marchait pas sur les pistes ! Il n’y a pas beaucoup d’infos sur les gorges depuis le net, nous n’avions donc pas vraiment d’idée de la popularité des lieux. Il se trouve qu’en fait, c’est assez connu et nous sommes surpris de trouver l’endroit plutôt fréquenté pour un mois d’Octobre…
Pour accéder à la partie la plus étroite des gorges d’Avakas, il faut d’abord longer soit un petit sentier passant au fond de la gorge, soit une piste 4×4 passant un peu plus haut. Si on passe par la piste 4×4, on peut, si on le souhaite, s’arrêter à Viklari Peyia un restaurant assis sur une sommité rocheuse, où l’on a moyen de se remplir l’estomac avec de la nourriture simple mais paraît-il assez bonne en se nourrissant également les yeux avec une vue dégagée sur toute la côte et la grande plage de Toxeftra formée dans une immense baie dans la péninsule d’Akmas ! L’accès à la partie étroite des gorges n’est pas autorisé toute l’année, car il y a une rivière qui coule au fond et bien évidement, en période de pluies hivernales, le niveau de l’eau prend de l’ampleur. Le reste du temps l’accès est autorisé mais il est bien précisé que c’est aux risques et périls de chacun, car la progression sur les cailloux inégaux peut être rendue glissante et instable par l’humidité et on recense pas mal de cas de chutes de pierres depuis le sommet. Néanmoins, ces recommandations ne doivent pas être si impressionnantes que ça car nous sommes accompagnés de nombreux visiteurs, certains avec jeunes enfants et certains en tongs. Si vous souhaitez profiter des gorges tranquillement, nous vous recommandons vraiment de partir tôt le matin !
L’ambiance est assez chouette au fond de ces gorges d’Avakas, il faut bien le reconnaître. Progresser en sautant de rochers en rochers entre les parois rapprochées, dans la fraîcheur humide du ruisseau glougloutant, a quelque chose de bien plaisant. Vers la moitié de la gorge, après 1/2 heure environ pour 2 km parcourus, un énorme bloc de roche nous stoppe dans notre avancée. C’est à cet endroit que la plupart des gens choisissent de faire demi-tour mais nous escaladons l’obstacle avec une poignée d’irréductibles marcheurs pour poursuivre la rando. Nous avons l’intention de faire une boucle de 10 kilomètres que nous avons repérée sur Wikiloc, qui nous fera rentrer au point de départ par le haut de la gorge.
Au delà, il faut faire preuve d’observation et de bon sens car la piste n’est pas franchement bien indiquée. La gorge s’élargit et avec la lumière, la végétation revient. Les arbres poussent au milieu des monticules de roche. Ça tombe bien, cela nous fournit des abris tous trouvés contre les averses intermittentes qui ont décidé de s’abattre sur les gorges d’Avakas ! Ensuite, il s’agit de grimper hors de de la gorge. Un petit dénivelé sympa dans les rochers, mais pas insurmontable (on a quand même le souffle un peu court, il faut bien l’admettre). Cependant, la vue plongeante sur la gorge que nous venons de traverser en vaut sérieusement la peine !
Ensuite, la marche à suivre n’est pas forcément évidente. Un coup d’œil à notre GPS hors ligne Maps.me nous confirme qu’il faut partir sur la droite et en effet, après quelques pas, nous tombons sur une piste poussiéreuse visiblement empruntée de temps à autre par des quads. Le paysage est bien différent du fond des gorges d’Avakas. La terre rouge et aride est parsemée de quelques oliviers et de buissons épineux desséchés. Cependant, cette terre vallonnée aux allures un peu inhospitalières (du moins en cette saison) ne manque pas de panache !
Nous sommes également plutôt heureux de la météo capricieuse, car fort est de constater que le parcours n’offre pas beaucoup de zones d’ombre et qu’en période de canicule, on aurait eu vite fait de cuire comme des œufs au plat. De plus, les contrastes du ciel pluvieux bleu-gris-menaçant (oui c’est une couleur) avec les nuances de la terre rouge et de la végétation sont assez… wahouuu. Surtout sur la fin du parcours, lorsque s’offre à nous une vue dégagée sur la mer couverte d’un ciel orageux… zébré d’éclairs !
De retour au point de départ, Mariette prend un rapide bain de mer sur la plage de Toxeftra au sable brun, tandis que Quentin photographie cette côte sauvage et désolée, tellement éloignée des petites criques turquoises au sable doré du Nord de la péninsule d’Akamas ! Attention, il faut faire particulièrement attention où l’on pose les pieds dans ces lieux en certaines périodes, car les tortues peuvent venir y pondre leurs œufs. Prudence, donc !
Epave de l’Edro III
En quittant la péninsule d’Akamas par le sud, si vous redescendez vers Peyia, la petite ville la plus proche, et si vous aimez les vieilles épaves rouillées en proie aux éléments du large, ne manquez pas de faire un saut au bord de l’eau pour rendre visite à la vieille carcasse de l’épave de l’Edro III. Ce cargo de 80 mètres s’est échoué sur la côte en 2011 au cours d’une tempête particulièrement gratinée et rouille maintenant tranquillement dans le petit bain, sous le soleil de Chypre.
Malgré sa proximité avec le rivage, il est bien sûr interdit de monter à bord jouer les capitaine Crochet car son état n’est quand même pas joli à voir. L’épave de l’Edro III a été nettoyé de ses hydrocarbures, carburant et autres matières dangereuses et plusieurs projets on été lancés pour évacuer sa carcasse de l’endroit, mais pour le moment aucun d’eux n’a abouti… Tant mieux pour nous, en quelques sortes, car il a plutôt de la gueule. Nous décidons d’ailleurs d’en faire un dessin, ce qui s’avère être un sacré challenge de perspective. Mais on ne s’en est pas trop mal sortis, qu’en pensez-vous ?
Allez hop ! On repasse maintenant faire un petit tour par notre « base » à Larnaca, avant de partir explorer un peu Chypre du Nord…
M. & Mme Shoes
Tres beaux articles. Je vie à Chypre et tout ce que cet article raconte est très valable
Bonjour Randa, je me permets en lisant le blog de vs contacter, je souhaite aller à chypre été 2024
je sais qu il fera chaud 🥵 mais si vous pouviez me renseigner dans quelles villes me poser et des endroits calmes.. Merci de votre attention. cordialement