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Sur la route filant vers le sud, nous faisons une halte pour rendre visite à un autre géant : le Taranaki. Comme un point final magistral à notre cheminement le long de la Forgotten World Highway, le volcan se dresse de toute la hauteur de son cône parfait culminant à 2518 m, veillant majestueusement sur toute la côte Sud-Est de l’ile. Après nos ascensions au Mt Tongariro, Mt Ngauruhoe et Mt Ruapehu, nous ne pouvions résister à l’appel du sommet du mont Taranaki !

Sur les bases du Mont Taranaki :

Nous quittons au matin le bon camping gratuit où nous avons passé la nuit pour lancer Léonie sur les flancs du volcans, jusqu’au point de départ de la rando. A 9h, nous attaquons ! Plusieurs chemins permettent d’accéder au sommet du Taranaki. Nous optons pour un sentier un peu plus long, mais dont la première partie offre l’avantage d’être moins ardue que les autres. En effet, la première heure et demi de marche est plutôt tranquille, nous donnant l’occasion de nous échauffer en douceur tout en admirant la belle vue sur la vallée ainsi que sur les formations rocheuses qui définissent un impressionnant bluff (formation rocheuse, ou falaise. Littéralement : promontoire). La végétation grimpe un peu plus haut ici que sur les flancs de Ngauruhoe et Ruapehu. Une myriade de petits oiseaux jaunes accompagne nos pas, virevoltant entre les buissons ras où ils nichent. Des fougères couvrent le sentier accidenté à hauteur de mollets, rendant la progression un brin chaotique. Depuis ce versant, une vue saisissante sur le Tongariro National Park s’offre à nous. Les trois volcans du parc, érigés vers le ciel, crèvent la brume de chaleur qui nappe la vallée.

En bas du mont Taranaki, dans 4 à 5 heures nous serons tout là haut !
En bas du mont Taranaki, dans 4 à 5 heures nous serons tout là haut !

Nous contournons le bluff et un tout autre panorama se déroule à nos pieds. Nous nous tenons face à l’étendue immense de la mer de Tasman, tandis que le sommet du volcan semble dialoguer avec le puissant souffle iodé venant du large. Nous embrassons d’un regard ce duo formidable des puissances terrestres et maritimes unies par les vents. Puis nous levons les yeux vers le chemin aride serpentant sur les flancs du Taranaki. Il nous faut maintenant attaquer le plus dur ! En avant !

Le retour du pierrier infernal :

Vous vous souvenez certainement de notre galère dans le pierrier de Mt Ngauruhoe, où tout s’éboulait autour de nous, où progresser d’un pas équivalait à reculer de deux ? Et bien voilà, le Taranaki, c’est PIRE. A vrai dire, au début, nous n’y croyions pas et, pour ne pas vous mentir, nous étions assez présomptueux.

Mariette : « Peuh ! C’est pas une petite montagne de rien du tout qui va nous faire peur ! »

La première partie du pierrier est d’ailleurs équipée d’un escalier très bien fait, qui nous facilite tout d’abord grandement la montée. Mais notre confiance se voit remise en question à chaque fois que nous croisons les randonneurs émérites et suréquipés qui arrivent dans l’autre sens, arborant des mines éreintées. Certains s’accordent même une petite sieste, vautrés dans la poussière de la pente… On nous lance, à la volée, des « still a long way to go, bro ! ». Traduction : y’a encore du chemin, mon p’tit gars, t’es pas au bout de tes peines… En effet, les escaliers prennent fin assez rapidement, remplacé par un pierrier merdique et extrêmement raide. S’il n’y avait que ça, encore… Mais il semble ne jamais prendre fin, et alors que nous progressons – lentement – vers les hauteurs, le sommet semble ne jamais se rapprocher, restant perché sur son piédestal, inaccessible et hautain. Se moquerait-il de nous ?? Ce pierrier nous sape le moral et nous vampirise de toute énergie. La moitié de nos victuailles est engloutie sur le trajet, et la moitié de notre eau. Mais nous ne sommes qu’au quart de la randonnée !

En haut du pierrier infernal du mont Taranaki
En haut du pierrier infernal du mont Taranaki

Enfin, au bout de plus de 2 heures de lutte avec notre volonté, nous atteignons la fin du pierrier et le début d’un champ de roche plus solide. Nous pensions être bientôt arrivés au bout de nos peines, mais un importun, croisé sur la route, nous annonce encore 1h de grimpette acrobatique. Nous ne pouvons plus reculer, maintenant. Nous regroupons nos forces et nous lançons de nouveau à l’assaut de la pente…

De l’escalade au dessus des nuages :

Cette dernière partie est vraiment, vraiment très raide… Nous sommes passés en mode escalade. La température a bien chuté et de violentes bourrasques glacées risquent à chaque instant de nous déséquilibrer et de nous faire basculer dans les nues. Le vent s’accroche partout, il fait vibrer les lanières de nos sacs, s’engouffre dans nos capuches et gonfle nos coupe-vents comme des voiles, nous couvrant littéralement de fine poussière volcanique. Lorsqu’on regarde en bas, on le voit réellement à l’œuvre. Il pousse frénétiquement les nuages blancs formés sur la mer, qui s’enroulent comme un gros édredon vaporeux contre les flancs du Taranaki.

En arrivant au sommet du mont Taranaki
En arrivant au sommet du mont Taranak

Allez, courage ! Le sommet n’est plus très loin ! Nous dépassons les premières langues de neige. Enfin, au détour d’une corniche, nous débouchons dans le cratère. Il n’est pas bien grand, rien de comparable avec ceux que nous avons vu jusqu’à présent. Nous décidons de pousser encore 10 min pour réellement atteindre le sommet. Les derniers mètres sont assez éprouvants. La roche est instable, coupante comme un rasoir et le froid mord nos visages et nos mains, mais au sommet, quelle récompense ! La vue s’étend à 360° sur la vallée. Nous surplombons les nuages, nous surplombons l’océan ; c’est incroyable !!

La descente du volcan

Au sommet, nous sympathisons avec Bob, 70 ans au bas mot, tandis que nous dévorons le reste de notre casse-croute. Il nous parle en français et nous raconte qu’il a fait l’ENS de Lyon dans sa jeunesse. Nous le laissons à son pique-nique pour entamer notre descente. Lorsque nous atteignons le cratère, Bob est déjà là !! Pas possible…

Quentin : « – Il s’est téléporté ou quoi ?? »

Les escaliers sans fin durant la descentePlus tard dans la descente, un autre choc : nous venons tout juste d’atteindre le haut du pierrier que Bob a déjà tout dévalé ! Nous sentant légèrement humilié, nous ravalons notre dignité et entamons l’enfilade de chutes sur les fesses qui caractérise nos descentes de pierriers… Heureusement, plongés dans une intense discussion avec Jules et Charlène que nous venons de rencontrer, nous ne voyons pas le temps passer. Et, malgré nos genoux qui jouent des castagnettes, nous arrivons en bas des escaliers avant de nous en rendre compte. Les nuages jouent dans les rayons rasants du soleil couchant, donnant une petite atmosphère surréaliste à l’ensemble. Lorsque nous regagnons notre voiture, il est 18h, nous avons grimpé 1500m de dénivelé et nous sommes rincés ! Sales, poisseux, puant et affamés mais également enchantés et ravis… et peut être même un peu fier d’avoir mené à bien ce défi !

A bientôt

Tintin & Riette

En redescendant du sommet du mont Taranaki
En redescendant du sommet du mont Taranaki

Bons plans / Infos pratiques

Dormir gratuitement près du Taranaki :

  • Depuis Stratford, prendre la direction de Eltham puis 10km environ après le village tourner sur Skeet Rd. Continuer jusqu’à Ahipaipa Rd. Un panneau jaune indiquera le Campground.
    Gratuit, mais une donation d’un ou deux dollars sera appréciée.
  • A New Plymouth, il est possible de passer la nuit gratuitement dans sa voiture sur le parking du Todd Energy Aquatic Center
    Possibilité d’y prendre une douche pour 5$

Randonner sur le Mt Taranaki :

  • 2 départs sont possibles pour atteindre le sommet
    • Depuis Stratford en empruntant Pembroke Rd depuis le centre ville. La piste est un peu plus longue, mais prend le même temps car elle est moins raide.
    • Depuis Inglewood, prendre la 3, puis Egmond Rd. La piste ici est plus raide dès le départ.

 

Cet article comporte 9 commentaires

  1. Nous sommes témoins que ce n’était pas simple comme randonnée! Vous racontez tellement bien ce que nous avons aussi vécu! Et les photos sont encore plus belles que des cartes postales! C’était un plaisir de vous rencontrer et de partager un apéro ensembles! Merci et peut être à bientôt dans l’île du sud 🙂

  2. pas facile d’être un hobbit! les pentes des volcans de la Terre du Milieu ne sont pas très sympa pour vos petits pieds poilus!

    mais rien que pour les photos , ça valait le coup de faire autant d’efforts 😀

  3. Tout est beau c’est vrai les photos superbes mais vous êtes u n peu casse cou
    n’allez pas au delà de vos possibilités prudence bonne suite bisous Mamie

  4. bravo les Bretons! La Bretagne doit être fière de vous deux pour cette randonnée force 10 et un second bravo pour les photos superbes qui font vraiment rêver.

  5. Splendide de la haut le vue est…Dirait yoda…Vous êtes des jedi…
    Chapeau pour cette ascension, mais quelle récompense au sommet ! Quant à Bob, vous avez vérifié ce qu’il mangeait ? Parce que pour le moins, ça devait être vitaminé ! Ou alors, C’est peu être une alien ? Stupéfiant en tous cas…
    Bisous…

  6. Le drapeau BRETON la haut chapeau.C’est bon les sommets mais une corde pour le second ce serais bien.Je vous embrasse vite la suite.
    Vous abandonnez LEONIE vous n’avez pas honte vas faloir porté les sacs ! ! ! !

  7. Comme d’hab. Superbe expédition avec de belle Photos. L’appareil photo n’a vraiment pas fait long feu! Et une question, comment cela se passe si le volcan se réveil pendant votre ascension?

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