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Située dans le nord ouest de l’Iran, Rasht est la capitale de la province de Gilan. Sur le littoral de la mer Caspienne la ville est un carrefour commercial important avec le Caucase et la Russie. Rasht sert également de base aux touristes qui souhaitent découvrir la région composée de villages de montagne, forêts, champs de thé, et bords de mer…

Nous arrivons à Rasht (perse : رشت ) depuis Qazvin en fin d’après-midi après notre escapade de randonnée dans la vallée d’Alamut et son château des assassins. Quelques heures plus tôt, à Qazvin, un taxi nous déposa au niveau d’une barrière de péage sur l’autoroute. Notre chauffeur, s’était mis en tête de nous trouver un bus, ou un camion, ou une voiture, peu importe en fait tant que cela à 4 roues et un moteur. Il tenait à nous trouver un moyen de nous acheminer à Rasht coute que coute. Nous étions donc là, chargés comme des mulets au milieu de l’autoroute, à héler les véhicules et a négocier notre place. L’armée aussi était là, présente en force derrière la barrière de péage, inspectant tous les bus sans exception. Nous sommes un peu inquiet : quelle est cette opération militaire ? Avons nous le droit de faire ce que nous sommes en train de faire ? Pas de panique ! On nous explique qu’ils cherchent des réfugiés afghans fuyant vers l’ouest. S’ils se font choper, c’est le retour en Afghanistan assuré…
C’est finalement un jeune homme seul dans sa voiture qui nous embarquera, plus ou moins forcé par notre taximan.

Deux heures plus tard, nous retrouvons Maryam qui nous avait donné rendez-vous à Rasht. Demain nous irons visiter Masuleh, un vieux village construit sur les flancs d’une belle vallée…

Masuleh, charmant village historique de montagne

Il nous faudra une heure et demi de taxi pour rejoindre Masuleh (perse : ماسوله‎ ). Le paysage à drastiquement changé, différent de tout ce que nous avons pu voir jusqu’ici en Iran. Nous traversons maintenant des champs de thé, certaines maison ont les toits recourbés à l’asiatique, les sols sont humides et les forêts denses. Rapidement la route monte, et serpente dans la montagne en suivant le cours d’une rivière encaissée au fond d’une gorge.

Masuleh, Iran
Masuleh, Iran

Le taxi nous dépose à l’entrée de Masuleh et demande s’il doit nous attendre. Nous lui indiquons que nous rentrerons en bus. Maryam nous presse alors de monter vers le village et nous vante les nombreuses spécialités culinaires et culturelles de cette région. Des maisons de torchis aux tons jaune forment de petites allées disposées en terrasse, dans lesquelles sont installées de nombreuses échoppes en tous genres. Par endroit, entre les murs, en hauteur, sont tendues de larges toiles protégeant les visiteurs de la morsure brulante du soleil. Nous sommes vendredi, le jour de repos hebdomadaire des iraniens. Les rues sont bondées et l’animation bât son plein. Quelle ambiance ! La scène ressemble à un gigantesque bazar à ciel ouvert dans un village historique ! Des étoffes et petites poupées tricotées colorent les murs de milles couleurs tandis que les étals d’épices, de fleurs et de miel auxquels se mêle les nombreux restaurants embaument l’atmosphère.
Nous sommes sous le charme !

Après un bon repas sur une des terrasses avec vue sur la vallée, nous prenons un peu de hauteur en montant au sommet du village. De là-haut nous repérons un genre de grand parc avec une cascade où pique-niquent des groupes d’iraniens, comme à l’accoutumé assis sur larges nappes de tissu. Vu d’ici l’ensemble à l’air d’un joli patchwork coloré. Nous décidons de marcher jusque là-bas. Nous aurons certainement une belle vue générale sur le village. En route nous n’arrêtons pas de nous faire accoster par des jeunes, tous aussi curieux à notre propos les uns que les autres. Séance photos par ci, séance photo par là… Que du bonheur. Nous y rencontrons un groupe particulièrement cool, parlant un bon anglais avec qui nous sympathisons un moment. L’un ressemble à John Lennon, une autre à les cheveux bleus… Ils ont tous un sacré style ! Ils habitent Rasht et nous nous donnons rendez-vous le lendemain pour visiter la ville.
 Nous terminerons notre journée à l’iranienne : assis dans l’herbe à nous enfiler une boite de pistaches grillées au miel et aux amandes à discuter avec tout un tas de curieux bavards…

Narmin, une des jeunes avec qui nous avons visité la ville de Rasht le lendemain
Narmin, une des jeunes avec qui nous avons visité la ville de Rasht le lendemain

Rasht

Nous découvrons Rasht au retour de Masuleh, en fin d’après-midi. Et quelle surprise ! La ville ne ressemble en rien à tout ce que nous avons vu jusqu’ici en Iran. Moderne et animée, les jeunes couples s’y baladent main dans la main, de grandes tresses dépassent des hejab dans le dos des filles, les rues sont éclairées la nuit, décorées sculptures d’art contemporain et jalonnées de boutiques de modes ou fastfood ! Nous nous retrouvons rapidement encerclé par un groupe de curieux qui nous posent mille questions. Les touristes sont visiblement rares ici… La foule s’agrandit, nous commençons à perdre le contrôle de ce qui se passent et sentons les choses déraper. Une jeune femme, grande aux yeux clairs semble comprendre. Dans un anglais parfait nous indique qu’elle gère la situation. Elle nous prend en main en faisant semblant de nous connaitre et nous permet de nous éclipser rapidement. Une seconde jeune fille nous suit. Quentin la trouve mignonne à crever : cheveux , bouche pulpeuse soulignée de rouge à lèvre… Mais elle papillonne des yeux autour d’Adrien ! Emilie, dépitée par tant d’approches directes et peu subtiles lui sort rapidement une photo de leur fille en lui disant bien fort « My daughter, Adrien and me ! Pas touche à mon homme, espèce de chaudasse ! » (Ma fille, Adrien et moi). Déception pour la jeune, rire pour les autres une fois la fille partie… Sacrée Emilie ! Nous terminerons la soirée au restaurant avec la femme qui nous a sorti du pétrin en dégustant les « meilleures brochette de boeuf de tout l’Iran » !

Eli, la jeune qui nous a sorti de l'attroupement à Rasht
Eli, la jeune qui nous a sorti de l’attroupement à Rasht

Le lendemain, nous retrouvons les jeunes rencontrés la veille à Masuleh. Ils nous guident vers le bazar de Rasht,  réputé comme l’un des plus intéressant et unique d’Iran. Gigantesque, il s’étale en fait dans un dédale de rues et ressemble plus à un marché de chez nous, mais avec des spécialités locales comme la tête de brebis ! Pour le petit dej’ nous dit on. Miam… Bien qu’ayant lieu à ciel ouvert, chose rare en Iran visiblement, le bazar est organisé comme les autres du pays, c’est à dire en quartiers. Ici la nourriture, ici le linge de maison, là bas la vaisselle, et là les vêtements… Coloré et parfumé, nous y passons quelques heures tout en goutant quelques gâteaux de la région.

Dans le bazar de Rasht
Dans le bazar de Rasht

Masal et Olasbelangah

Nos amis Adrien et Emilie doivent rentrer à Téhéran ce matin, ils repartent quelques jours plus tôt que nous, nous abandonnant à notre triste sort ! Nous avons repéré un petit village sur la carte, toujours plus à l’ouest, perché dans les montagnes. Problème : il faut trouver un moyen d’y aller c’est quand même à plus de 100km de Rasht.

Pas de soucis, en Iran les taxis sont la solution à tout ! Nous voici rapidement à Masal, grosse ville bouillante d’activité que nous avions bêtement imaginé comme un petit village. Mince. Déception. Un peu déboussolés, nous nous retrouvons dans une petite embrouille avec un autre taxi qui finira avec le chauffeur se faisant la malle et nous embarqués par un agent de la « secret police » encadré par deux types avec des fusils d’assaut. Gloups. Nous repartons finalement tranquillement avec un second taxi vers les sommets enneigés et le joli village pastoral de Olasbelangah (perse : اولسبلانگاه ). Notre nouveau chauffeur de taxi ne comprends pas immédiatement où nous voulons aller, mais ce n’est pas grave il peut nous y emmener, et avec le sourire ! Un coup de fil à un ami parlant anglais et nous voilà sur la bonne route ! Route qui serpente dans une jolie forêt où coule de petits torrents d’eau fraîche venue des sommets. Subitement, nous sortons des bois et débouchons dans les alpages parsemés de petits villages pastoraux. Les maisons de bois coloré sont espacées afin de laisser passer les troupeaux de moutons. La vue sur les montagnes est splendide mais la vie doit être rude dans ces conditions à cette altitude… Il n’y a pas grand chose à faire ici si ce n’est flâner ci et là, prendre son temps d’apprécier le calme et la vue, rencontrer des bergers et partager un instant avec eux. De belles rencontres. Du voyage, pur, simple et basique comme on les aiment.

Notre chauffeur nous ramènera jusqu’à Rasht le soir même, mais avec bien entendu une invitation à boire un thé chez lui afin qu’il  nous présente sa dernière fille née il y a quelques mois ! Joli moment d’humanité entouré d’enfants curieux aux rires innocents et d’une amitiés nouvelle et sincère avec notre chauffeur.

Olasbelangah, village pastoral dans la région de Masal
Olasbelangah, village pastoral dans la région de Masal

Il nous reste quelques jours à remplir depuis que nous avons fait rallonger notre visa. Plusieurs choix s’offrent à nous : continuer seuls vers l’Irak, la Syrie et l’Azerbaïdjan, répondre à l’invitation de la jeune étudiante rencontrée à Shiraz et la rejoindre à Hamedan ou bien répondre à une invitation reçue lorsque nous étions à Isfahan et rejoindre Kerman dans le sud de l’Iran, non loin de l’Afghanistan… Le choix n’est pas facile, mais nous prenons la décision de rejoindre Téhéran dès le lendemain afin de sauter dans un train et de traverser à nouveau le pays pour rejoindre a région de Kerman à propos de laquelle nous avons entendu beaucoup de bien…

Peuple d’Iran

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